Depuis son entrée en activité en 2005, la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) a transmis 125 affaires à la justice depuis. Durant l’année écoulée, il a été constaté que le nombre des déclarations de soupçon transmises par les banques atteint 1.290.
La plupart des affaires, notons-le se rapportent, aux soupçons d’infractions à la législation des changes et au mouvement de capitaux de et vers l’étranger notamment le transfert illicite de capitaux. La grande majorité de ces dossiers, précise-t-on, provient des déclarations de soupçons adressées par les banques à la CTRF, tandis que le reste émane des Douanes et de la Banque d’Algérie, sachant que cette cellule, placée auprès du ministère des Finances, n’est pas habilitée à procéder par auto-saisine.
Selon le CTRF, seulement 3 affaires de blanchiment avaient été transmises à la justice par la CTRF jusqu’à 2011, et ce, souligne-t-il, même si le nombre des déclarations de soupçons envoyées à cet organisme avait atteint 3.188 entre 2007 et 2011, avec un pic enregistré en 2010, lorsque la Banque d’Algérie a entamé une large opération de contrôle au niveau des banques et établissement financiers.
Depuis, indique-t-on, des mesures de vigilance et de procédures de contrôle édictées par la Banque d’Algérie ainsi que la sensibilisation des banques pour une transmission sélective des déclarations à la CTRF, excluant toutes les opérations sans lien avec le blanchiment, ont fait baisser le nombre des déclarations de soupçon reçues par la cellule.
« Mais en 2015, la CTRF a vu le nombre des déclarations de soupçon transmises par les banques augmenter puisqu’elles sont passées à 1.290 contre 661 en 2014 et 582 en 2013 », précise l’organe de contrôle financier. Cette augmentation du nombre des déclarations ne signifie nullement, précise le CTRF, que le nombre d’affaires de blanchiment d’argent a augmenté en Algérie.
Elle s’explique par « le souci de certaines institutions financières de se conformer strictement à l’obligation de vigilance alors que certaines affaires signalées n’ont aucun lien avec le blanchiment d’argent », commente la cellule.