Le Fonds monétaire international (FMI) vient de publier son rapport sur les perspectives économiques mondiales. Il prévoit 3,1% de croissance pour l’Algérie en 2013. Loin des 5% espérés par le gouvernement.
Cela ne fait que quelques jours que le projet de loi de finances 2014 a été adopté par le Conseil des ministres, mais voilà qu’une première alerte vient remettre en question le sérieux avec lequel il a été élaboré. Souvenez-vous, ce PLF 2014 avait été annoncé le même jour que l’abandon du collectif budgétaire. Abandon qui signifiait alors que le gouvernement maintenait ses prévisions économiques pour 2013. Notamment la prévision de croissance. Pour rappel, voici les chiffres clés du budget 2013 :
Chiffres CLÉS budget Algérie
Or, que vient nous dire le rapport du FMI ? Que le gouvernement algérien a été trop optimiste. Ainsi, le FMI prévoit 3,1% de croissance pour l’Algérie cette année. Près de 2 points de moins que l’hypothèse avec laquelle a été bâtie le budget. Surtout, le FMI anticipe un recul de la croissance puisque l’Algérie a connu une croissance de 3,3% en 2012.
En ce qui concerne l’année prochaine, le PLF 2014 adopté en Conseil des ministres table sur un PIB en hausse de 4,5%. Là encore, le FMI modère les ardeurs algériennes. Selon les experts du Fonds, la croissance ne sera que de 3,7% l’an prochain.
L’Algérie, mieux que le monde, pire que les pays émergents
La bonne nouvelle pour le gouvernement est que la croissance en Algérie reste légèrement au-dessus de la moyenne mondiale puisque le FMI situe le PIB mondial à 2,9% pour 2013 et à 3,6% pour 2014.
En revanche, comparée aux pays avec des structures économiques équivalents, l’Algérie réalisé une piètre performance économique selon le FMI. Car les pays émergents et pays en développements devraient voir leur PIB croître de 4,5% en 2013 et de 5,1% en 2014. Des chiffres qui se rapprochent des doux rêves caressés par notre gouvernement.
Dégradation de la balance des comptes courants
Par ailleurs, le FMI confirme que l’excédent de la balance des comptes courants fond comme neige au soleil. De + 5,9% du PIB en 2012, il devrait passer à 1,8% cette année et 1,2% en 2014. En avril dernier, le FMI tablait sur une balance des comptes courants de 6,1% du PIB en 2013 et de 4,5% en 2014.
Difficulté à endiguer le chômage
Sur la question de l’emploi, le Fonds relève que le taux de chômage s’est situé à 10% en 2012 et en 2013, et devra légèrement baisser à 9,8% en 2014. Pour cet indicateur, les dernières prévisions du Fonds sont moins bonnes que celles faites il y a six mois puisqu’il tablait alors sur un chômage de 9,3% en 2013 et de 9% en 2014.