Au deuxième trimestre 2025, l’Algérie enregistre une croissance de 3,9 %, un cran au-dessus de celle observée un an plus tôt.
Derrière ce chiffre, communiqué ce jeudi par l’Office national des statistiques (ONS), se dessine une dynamique portée par le PIB hors hydrocarbures, devenu le véritable moteur de l’activité.
Une évolution qui met en lumière une économie en transformation, où la demande intérieure et l’investissement s’imposent désormais comme leviers majeurs.
Croissance économique : un PIB hors hydrocarbures qui donne le ton
Le cœur de la performance réside dans le PIB hors hydrocarbures, en hausse de 5,3 %. Ce palier résulte des avancées enregistrées dans plusieurs secteurs clés. Qui ont consolidé leur contribution au tissu économique national.
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Selon les données de l’ONS, quatre branches se distinguent clairement :
- Industrie : +6,4 %, soutenue par une meilleure activité de transformation.
- Commerce : +6,7 %, reflet d’un marché intérieur plus actif.
- Agriculture : +4,5 %, toujours pilier structurel malgré des conditions parfois instables.
- Électricité et gaz : +9,7 %, un bond qui traduit une demande croissante et un renforcement des capacités.
À contre-courant de ces progressions, le secteur des hydrocarbures recule légèrement de 1,2 %. Conséquence d’une baisse de production sur la période. Un repli notable, mais qui ne freine pas la tendance globale, désormais tirée par des segments plus diversifiés.
Demande intérieure et investissement : les nouveaux moteurs du trimestre
L’autre enseignement majeur du rapport concerne la demande intérieure, qui bondit de 10,2 %, après 6,8 % au deuxième trimestre 2024. Le phénomène s’explique avant tout par l’expansion significative de l’investissement, en hausse de 12,4 %. Un signal fort pour une économie qui cherche à consolider des bases productives plus larges. Dans le même temps :
- La consommation des ménages recule légèrement (-3,9 %), après -4,1 % l’année précédente.
- La consommation des administrations progresse à +3,1 %, contre +2,3 % auparavant.
Cette configuration met en évidence un basculement. La reprise du trimestre repose davantage sur la dynamique productive que sur la dépense des ménages.
Inflation en recul : des prix tirés vers le bas par les produits alimentaires
En parallèle de la croissance, le rapport de l’ONS souligne une détente notable de l’inflation. Le PIB en valeur atteint 9.410 milliards de dinars. Soit une hausse de 5,1 %, largement inférieure aux variations des trimestres précédents. Le taux d’inflation tombe ainsi à 1,1 %, contre 4,1 % un an plus tôt.
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L’ONS précise aussi que le taux d’inflation annuel s’établit à 2,2 % fin septembre 2025, confirmant une tendance baissière sur les prix. Dans le détail :
Les prix alimentaires reculent de 1,4 %, entraînés par une chute notable des produits frais :
- Légumes : -19 %
- Pommes de terre : -18,1 %
Quelques hausses persistent :
- Poulet : +19 %
- Fruits : +21,6 %
D’autres segments suivent la même logique :
- Produits alimentaires industriels : -0,7 %
- Vêtements pour enfants : -1,6 %
- Fournitures scolaires : -7,7 %
À l’opposé, les chaussures pour enfants et nourrissons augmentent de 0,9 %, tandis que les services restent globalement stables.
L’indice global de consommation enregistre enfin une baisse de 1 % en septembre par rapport à août 2025, confirmant cette accalmie.
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Ce tableau offre une lecture contrastée. D’un côté, une économie qui gagne en diversité et s’appuie de plus en plus sur des secteurs hors hydrocarbures. De l’autre, une consommation qui ralentit, révélant des comportements prudents dans les foyers.
Mais avec un investissement en pleine montée et une inflation mieux maîtrisée, les indicateurs du deuxième trimestre composent une photographie plutôt encourageante pour les prochains mois.
