Lors d’une visite de travail et d’inspection, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a procédé, avant-hier, à l’inauguration de la prison d’État de la ville d’Aïn Ousséra, dans la wilaya de Djelfa. Cet établissement pénitentiaire, construit par une société chinoise, est doté d’une capacité d’accueil de 2 000 places et a coûté à l’État la coquette somme de 410 milliards de centimes.
Il fait partie d’un plan d’urgence qui prévoit la construction de 13 établissements pénitentiaires similaires à travers le territoire national et visant à lutter contre la surcharge des prisons. Le but étant aussi d’atteindre le seuil des 19 000 places vers la fin de l’année en cours. Ce programme entre dans le cadre de l’application de la loi de février 2005 portant la réforme des établissements pénitentiaires et la réinsertion des prisonniers, notamment par le respect des normes d’incarcération en assurant au détenu ses 9 m2 d’espace recommandés par le droit international.
Parallèlement, le même programme prévoit également la construction, d’ici la fin 2012, de pas moins de 62 prisons d’une capacité d’accueil de 300 places. Abordant le projet de l’humanisation des conditions de détention, Tayeb Belaïz dira que “si le prisonnier perd sa liberté, il ne doit pas perdre sa dignité.” Par ailleurs, accroché sur la question de la condamnation de l’Algérie par le département d’État américain qui la classe désormais sur une liste noire en matière de trafic d’êtres humains, M. Belaïz confirme avoir pris connaissance dudit rapport et déclare que “l’Algérie réagira officiellement au moment opportun, une fois qu’elle aura recueilli les éléments nécessaires.”
Pour sa part, Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de la promotion et de la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), présent aux côtés du ministre de la Justice, tout en se réjouissant des efforts méritoires consentis par notre pays en matière de conditions de détention, a affirmé, dans ce même contexte, que “la situation des droits de l’Homme s’améliore malgré les difficultés rencontrées.” Il ajoutera que “les droits de l’Homme sont une culture pour laquelle il faut des moyens, des hommes et des femmes qui la répandent.”