Le président du MSP
Abderrezak Makri remet en cause la crédibilité de l’Assemblée populaire nationale dans laquelle siègent les députés de son parti.
Dernière trouvaille, le parti du défunt Mahfoud Nahnah innove. Après avoir échoué à l’Assemblée populaire nationale, le MSP, par le biais de son président, Abderrezak Makri, sort sa «grosse artillerie» pour critiquer sévèrement et avec une rare véhémence la loi criminalisant la violence faite aux femmes, adoptée jeudi dernier par l’Assemblée populaire nationale. Même s’il paraissait fastidieux dans ses propos, il ne semble pas vouloir lâcher en plaidant pour «le référendum populaire».
En animant hier un meeting à Oran, Abderrezak Makri n’a pas trébuché dans ses propos en tançant viscéralement la loi ainsi que ceux ayant levé la main pour l’approuver. «Une telle loi nécessite l’approbation populaire avant qu’elle ne soit approuvée par le Parlement», a-t-il affirmé, expliquant tout en la critiquant une autre fois, en avançant autant d’arguments qui ont été déjà avancés à l’APN mais n’ayant pas fait l’unanimité.

Makri n’en revient pas dans ses hostilités vis-à-vis de la loi, tout en remettant en cause la crédibilité de l’Assemblée populaire nationale dans laquelle les députés de son parti siègent. Il dira sans ambages, ni encore moins de gêne, il ne cache pas ses protestations en s’attaquant à l’Assemblée populaire nationale: «Le Parlement n’est pas habilité à voter une telle loi», a fini par lâcher le premier responsable du parti islamiste, Abderrezak Makri.
Ce dernier semble-t-il n’a nullement dissimulé l’animosité qu’il nourrit vis-à-vis du Parlement en expliquant que «la loi adoptée aggravera davantage la dégradation de la situation sociale des Algériens». Le retour au précepte musulman en sera salutaire. C’est du moins là, le «principe inaliénable», défendu par Makri en tenant une autre diatribe à l’égard de la loi de jeudi dernier estimant qu’ «elle sera la raison principale de la dislocation des liens familiaux».
Et d’ajouter d’un ton tout aussi impétueux que «l’approbation d’une telle loi répond aux pressions étrangères afin de détruire le foyer musulman». Pour Makri, une telle loi sera également une opportunité permettant aux hommes de «fuir» le mariage, en construisant des foyers extraconjugaux basés sur le mariage traditionnel. Chez le MSP, les recommandations ne semblent pas manquer. Dans sa rencontre d’Oran, il plaide le retour à la religion. «La religion musulmane est le seul moyen permettant l’éradication de la violence dans le foyer familial». Et d’ajouter que «nos enfants doivent être éduqués selon des précepts et bases islamiques». Une telle sortie publique et médiatique n’est, sans aucun doute, pas un fait du hasard.
Elle survient deux jours après que le Parlement ait adopté la loi criminalisant la violence faite à la femme. Dans les débats ayant ponctué, la séance, les représentants de la mouvance islamiste guidés par le MSP et suivis par le parti Adala, n’ont pas été tendres dans leurs propos. Pour les connaisseurs des rouages politiques et de la maison MSP, la sortie de Makri n’est qu’un coup médiatique destiné à la consommation locale. La tempête passera.