Crises dans les partis et gouvernement en stand-by Le pays marche au ralenti

Crises dans les partis et gouvernement en stand-by Le pays marche au ralenti
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Les élections du 10 mai ont produit une situation inédite sur le plan politique et institutionnel. Les crises internes que traversent la plupart des partis ont sérieusement plombé l’activité politique. Elles paralysent même le pays.

L’après-élections législatives donne toujours l’impression que l’Algérie tourne au ralenti. Un gouvernement qui sommeille et une nouvelle Assemblée nationale qui se remet timidement au travail, réformes arrêtées, la période qui a suivi le scrutin du 10 pays est sans aucun doute le moment où le pays s’est mis en mode «attente».



Le calendrier post-électoral est bouché. Les institutions sont-elles suspendues dans l’attente d’un éventuel gouvernement ? Pour l’instant, rien ne semble presser le président de la République à introduire des changements à même de remettre la machine politique de l’Algérie en route. Dans la tradition républicaine, après les élections législatives, le Premier ministre remet sa démission au président de la République même en cas de victoire électorale.

Ahmed Ouyahia n’a pas présenté sa démission, un mois après l’installation de la nouvelle APN. La septième législature s’est ouverte officiellement hier par une séance plénière consacrée à l’adoption de la liste des vice-présidents de l’APN et à l’annonce de la formation des groupes parlementaires.

LG Algérie

Selon les observateurs de la scène politique nationale, la formation d’un nouveau gouvernement reste «tributaire» du règlement des crises au sein des partis politiques, notamment celle du FLN. En effet, les élections du 10 mai ont produit une situation inédite sur le plan politique et institutionnel. Les crises internes que traversent la plupart des partis ont sérieusement plombé l’activité politique. Elles paralysent même le pays.

Les partis se li-vrent des batailles rangées qui ne vont pas dans l’intérêt du pays. Les ministres du gouvernement actuel se contentent de gérer les affaires courantes. Et pourtant, il y a énormément de «boulot» pour eux. Le mois de ramadhan qui intervient dans un mois, la rentrée scolaire et les festivités du cinquantenaire de l’indépendance, sont autant de rendez-vous que les ministres doivent préparer.

Une tâche qui ne sera pas de tout repos pour l’exécutif, sachant que sept portefeuilles fonctionnent avec des intérimaires. Le président de la République a choisi de désigner des intérimaires aux ministres élus aux élections législatives, au lieu de réfléchir à un changement de gouvernement qu’il n’a pas trop envie d’opérer en ces temps troubles.

Depuis, aucun Conseil des ministres n’a été tenu. Les ministres ne sortent plus sur le terrain comme avant pour inspecter leurs projets. Ils sont dans l’expectative. Leur sort ne dépend plus d’eux. L’activité des partis, elle, donne l’image désolante d’une vie politique de plus en plus en décadence. En face, les partis comme le FFS, le FLN, ou encore le FNA, s’entretuent par presse interposée, et parfois même avec des affrontements physiques.

La composition de l’actuelle chambre basse du Parlement n’a pas donné plus de visibilité à la vie politique. Les résultats du scrutin ne reflètent aucun changement, ils donnent la même composante politique que les élections passées. Les formations politiques qui dominaient avant l’élection maintiennent leur statut de partis majoritaires au lendemain du 10 mai.

Le Front de libération nationale incarne toujours la majorité au Parlement et certainement au nouveau gouvernement qui sera incessamment installé. Le RND de Ahmed Ouyahia, avec ses 68 sièges, s’appuie toujours sur son allié traditionnel, le FLN. Le retour du FFS à l’Assemblée nationale, après l’avoir boycottée depuis 1997, n’a pas rafraîchi le paysage politique.

Les quelques tractations engagées pour nouer des alliances n’ont pas reconfiguré la carte politique. Le citoyen assiste donc à une excitation générale, sans pour autant comprendre les visions de chaque parti politique ou des dirigeants. La non désignation d’un nouveau gouvernement n’est pas pour rendre la situation plus claire.

Mehdi Aït Mouloud