« La différence entre ce qui se raconte dans les médias et la réalité est énorme. Il y a beaucoup d’intox et de désinformation. Le peuple syrien et l’Etat sont debout et indissociables. Il y a une forte solidarité entre les deux sur le terrain. Les Syriens sont fiers de leur armée qui est leur héros et leur protecteur », précise le chef de la délégation.
En visite de quatre jours en Syrie, une délégation algérienne, composée de 22 cadres, a eu des entretiens avec le président syrien Bechar al Assad, le ministre de l’Information, le ministre de la Réconciliation nationale, le président de l’Assemblée nationale, le président du conseil de l’ordre des journalistes, le recteur de l’université de Damas, les deux muftis de la République et l’archevêque de l’Eglise.
« Nous sommes partis en Syrie pour exprimer notre solidarité et notre soutien au peuple et à l’Etat syriens. En situation de guerre et quels que soient les motifs, c’est le peuple qui paye les conséquences. Pour le cas de la Syrie, je tiens à témoigner qu’elle fait face au terrorisme comme cela fut le cas en Algérie durant les années 1990. Le terrorisme a les mêmes objectifs, les mêmes origines, les mêmes financements et méthodes », précise le docteur Abdelmadjid Hamdi, chef de la délégation algérienne, composée de médecins, d’universitaires, journalistes, d’écrivains de plusieurs wilayas ayant séjourné en Syrie du 3 au 7 juillet.
Outre les entretiens avec les officiels, la délégation a eu une activité intense puisqu’elle a animé plusieurs tables rondes avec des universitaires et des journalistes syriens qui ont donné un grand intérêt médiatique à cet événement. Elle a également rencontré des citoyens et partagé des moments de leur vécu quotidien.
Au parlement, les membres ont visualisé des vidéos sur les crimes commis par les groupes armés contre les citoyens syriens et se sont entretenus avec les parlementaires sur l’historique et des perspectives de cette guerre. « Le président Bechar al Assad a exprimé ses remerciements à la délégation et au peuple algériens. Il dit qu’il a besoin des Algériens et de leur contribution à partir d’Alger », a affirmé M. Hamdi, précisant que la rencontre « n’avait pas de cachet officiel et s’est déroulée sans aucun accueil protocolaire ».
Durant 30 minutes, les deux parties ont passé en revue l’évolution de la situation en Syrie en décortiquant ses différents éléments. « Pour nous, la Syrie résiste, et elle est proche de la victoire », a estimé le chef de la délégation. « Le plus dur est passé vu que le pays arrive déjà à la fin de son combat. Ce n’est plus qu’une question de temps pour la victoire ». Les membres de cette délégation ont rencontré des Algériens vivant en Syrie. « Beaucoup ne veulent pas quitter le pays. Ils sont redevables à la Syrie. Ils estiment qu’ils doivent rester durant ces moments difficiles comme ils ont vécu des moments de paix et de joie par le passé.
La guerre ne leur fait pas peur et ils ne ratent aucune occasion pour exprimer leur solidarité à ce pays d’accueil », a-t-il constaté. Le déplacement de cette délégation citoyenne s’est fait sur « l’initiative personnelle de ce groupe d’amis et d’intellectuels qui partage la même vision et analyse sur la situation en Syrie et ont décidé d’aller sur place pour voir la réalité du terrain ». « La différence entre ce qui se raconte dans les médias et la réalité est énorme. Il y a beaucoup d’intox et de désinformation. Le peuple syrien et l’Etat sont debout et indissociables.
Il y a une forte solidarité entre les deux sur le terrain. Les Syriens sont fiers de leur armée qui est leur héros et leur protecteur », précise notre interlocuteur. « Actuellement, la Syrie a besoin de deux choses : l’aide politique et économique », signale M. Hamdi. Notons que des délégations de la société civile tunisienne, irakienne et égyptienne ont effectué des visites similaires en Syrie. « Nous sommes redevable à ce pays qui nous a aidé durant la révolution », a précisé le chef de la délégation algérienne.
Nouria Bourihane