Crise syrienne : Soutenu par Moscou et Pékin, Damas rejette le texte de l’ONU

Crise syrienne : Soutenu par Moscou et Pékin, Damas rejette le texte de l’ONU

Le gouvernement syrien a rejeté en bloc le projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui appelle le président Bachar al-Assad à céder le pouvoir, un texte dénoncé aussi par la Russie et la Chine, opposées à l’imposition, depuis l’extérieur, de tout changement de régime en Syrie.

Au cours d’une réunion mardi soir au Conseil de sécurité de l’ONU sur la crise en Syrie, l’ambassadeur syrien aux Nations unies, Bachar Jaafari, a assuré que son pays ferait « fermement face à ses ennemis ». S’exprimant devant le Conseil onusien, M. Jaafari a accusé les puissances occidentales et la Ligue arabe de « fomenter la crise » dénonçant la politique du « deux poids deux mesures », mise en place, selon lui, à l’encontre de la Syrie. La position de Damas par rapport du projet de résolution présenté au Conseil de sécurité au nom de la Ligue arabe, a été fortement soutenue par son allié russe qui a estimé que l’ONU n’avait pas à se mêler des affaires de la Syrie. Ainsi, l’ambassadeur russe à l’ONU Vitali Tchourkine a estimé qu’il y avait peut-être une « dernière chance de briser la spirale de violence » en Syrie. Mais, a-t-il ajouté, le Conseil de sécurité « ne peut pas imposer les conditions d’un règlement interne (de la crise). Il n’a tout simplement pas le mandat pour le faire ». La Russie qui détient le droit de veto au Conseil de sécurité a, en outre, invité les protagonistes de la crise syrienne, à mener des négociations à Moscou. Damas avait déjà annoncé à la partie russe qu’il acceptait des négociations avec l’opposition. Celle-ci a quant à elle annoncé qu’elle refusait de telles discussions. L’initiative russe a été, par ailleurs, soutenue par la Chine, opposée elle aussi au projet de résolution qui appelle le président al-Assad à céder le pouvoir. Moscou et Pékin avaient déjà mis leur veto en octobre 2011 à une précédente résolution de l’ONU dénonçant la « répression » de la révolte populaire déclenchée mi-mars 2011 contre le pouvoir en place en Syrie.

Le texte de l’ONU élaboré par la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne (en approbation des pays arabes), reprend les grandes lignes du plan annoncé récemment par la Ligue arabe pour régler la crise en Syrie, et prévoit notamment un transfert du pouvoir du président al-Assad à son vice-président suivi d’élections. Dans son intervention lors de la réunion mardi du Conseil de sécurité onusien, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a mis l’accent sur la nécessité de concerter les efforts internationaux avec ceux déployés par les pays arabes. Selon lui, il faut exiger la fin immédiate de la violence et mettre en œuvre la feuille de route de la Ligue arabe qui prévoit une solution pacifique à la crise. Rappelant que l’initiative de la Ligue arabe du 22 janvier dernier insistait sur le refus de toute intervention étrangère militaire, M. al-Arabi a expliqué que le plan arabe « est le mécanisme essentiel qui permet de régler la crise syrienne avec le soutien de la communauté internationale ».