Crise migratoire L’Europe évoque un « exode », l’Amérique latine s’en mêle

Crise migratoire L’Europe évoque un « exode », l’Amérique latine s’en mêle
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La peur de voir la Syrie se vider de ses habitants, à travers les flux de réfugiés qui débarquent quotidiennement en Europe, est désormais une menace sérieuse.

L’envoyé spécial de l’ONU pour ce pays, Staffan de Mistura, vient de tirer la sonnette d’alarme. « Des milliers de nouveaux réfugiés syriens se déplaceraient vers l’Europe si le conflit en Syrie n’est pas réglé » a-t-il a prévenu, lundi dernier, lors de son passage à Bruxelles.

« Pourquoi les gens partent-ils ? Parce qu’ils ont perdu tout espoir après cinq ans de conflit et qu’ils ne voient qu’un seul gagnant, Daech », déplore-t-il en expliquant que cette organisation terroriste a réalisé, ces derniers temps, des conquêtes territoriales qui devraient réveiller tout le monde, notamment l’Iran, l’Arabie saoudite, la Turquie et la Russie. L’émissaire onusien réaffirme, à cette occasion, l’urgence « de trouver une solution (…), sinon il ne restera plus de Syriens », a-t-il mis en garde. Selon lui, jusqu’à un million de Syriens sont potentiellement en danger, alors que la guerre – qui a fait 250.000 morts depuis mars 2011 – a poussé 11 millions de personnes à l’exode, dont quatre millions ont fui le pays.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, parle tout simplement d’un « début d’exode » qui risque de durer des années. « Ce qui signifie que nous devrons traiter ce problème pendant bien des années à venir », a expliqué Tusk dans un discours devant le Bruegel Institute, un centre de recherche européen dans la capitale belge. Prônant le pragmatisme, Tusk a appelé les 28 Etats membres à surmonter leurs divergences face à l’afflux de migrants.

« Il est donc très important d’apprendre comment vivre avec elle (la crise) sans s’accuser les uns les autres », a plaidé le président du Conseil dont les pays membres, l’Allemagne notamment, ont déployé de gros moyens pour faire face à ce phénomène qui risque de déstabiliser le Vieux continent. Mais ils ne sont pas les seuls à agir dans ce sens. L’Amérique latine n’est pas en reste de cette solidarité mondiale qui prend peu à peu forme.

Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a déclaré avoir ordonné au ministère des Affaires étrangères d’organiser l’accueil de 20.000 réfugiés au sein de la communauté syrienne du Venezuela.

Son homologue brésilienne, Dilma Rousseff, a fait savoir que son gouvernement est disposé à accueillir à « bras ouverts » les réfugiés syriens, expulsés de leur patrie, qui voudraient venir vivre, travailler, et contribuer à la prospérité et à la paix du Brésil ».

Avec plus de 2.000 réfugiés syriens, le Brésil est le pays d’Amérique latine qui a accueilli le plus de ressortissants de cette nationalité depuis le début du conflit, en 2011.

Concernant l’Europe, l’Allemagne, selon son vice-chancelier et ministre de l’Economie, Sigmar Gabriel, est en mesure d’accueillir un demi-million de réfugiés par an à moyen terme. Au Royaume-Uni, un débat d’urgence devait se tenir, hier, à la chambre des Communes sur la crise des réfugiés, à la demande du principal parti d’opposition, alors que le gouvernement conservateur britannique a proposé, lundi dernier, d’accueillir 20.000 réfugiés syriens d’ici à 2020.

Par ailleurs, quelque 30.000 migrants se trouvent actuellement sur des îles grecques, dont 20.000 à Lesbos, selon la porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, Melissa Fleming.