Crise Maroc-UE : Rabat somme les bateaux de pêche européens de quitter ses eaux territoriales

Crise Maroc-UE : Rabat somme les bateaux de pêche européens de quitter ses eaux territoriales

La crise entre l’UE et le Maroc concernant le dossier de la pêche dans les eaux territoriales sahraouies a tout l’air de s’aggraver. Rabat vient de demander aux bateaux de pêche opérant dans le cadre de l’accord le liant à l’Union européenne de quitter immédiatement les eaux marocaines. Une mesure prise en réaction au vote des députés européens, lesquels ont bloqué aujourd’hui la prorogation du texte.

« Aucune activité de pêche de la flotte européenne ne sera tolérée et tous les bateaux opérant dans le cadre de cet accord de pêche sont invités à quitter les eaux territoriales nationales ce mercredi (aujourd’hui, Ndlr) avant minuit », a ainsi indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères, dans un communiqué.



Le texte actuel qui permet à la flotte européenne de pêcher dans les eaux du Sahara, prend donc fin immédiatement, la Commission européenne étant désormais contrainte de renégocier.

Une position qui fait suite au blocage des députés européens exhortant le Maroc à mieux prendre en compte les intérêts de la population sahraouie, pointant du doigt le  » manque de retombées économiques  » sur les habitants de la région.

LG Algérie

La population sahraouie oubliée

Le Parlement a rejeté l’accord par 326 voix, 296 voix pour sa prorogation et 58 abstentions, s’opposant ainsi aux gouvernements européens, lesquels s’étaient montrés favorables à son maintien en l’état.

Le rapporteur du texte, l’élu libéral finlandais Carl Haglund, cité par l’agence française de presse, a dénoncé un  » faible rapport coût-bénéfice pour l’Union européenne, une exploitation excessive des réserves de pêche du Maroc, une contribution très limitée des fonds européens au développement de la politique de pêche locale et le peu d’avantages probants apportés par l’accord à la population locale du Sahara « .

Le 12 juillet dernier, les 27 Etats de l’UE avaient en effet donné leur feu vert à une prolongation d’un an de l’accord permettant à quelque 120 bateaux de pêche européens d’opérer dans les eaux du Maroc en échange d’une contrepartie financière de 36,1 millions d’euros annuels.

Certains pays avaient toutefois émis quelques réserves, doutant quelque peu que les populations des provinces du sud aient bénéficié des 144 millions d’euros déjà versés au Maroc en contrepartie de droits de pêche.