Les défis auxquels fait face le continent sont mis sur la table
Le Premier ministre a mis l’accent sur la nécessité de la mise en oeuvre d’une «capacité africaine d’intervention rapide dotée de moyens adéquats, afin d’assurer une meilleure cohérence à l’oeuvre de paix» à travers le continent.
L’Afrique fête le 50e anniversaire de la création de l’OUA mais elle n’a pas la tête dans les étoiles. L’intervention du Premier ministre algérien atteste qu’elle a bien les pieds sur terre.
Les défis auxquels fait face le continent sont mis sur la table. A commencer par cette actualité brûlante qui a secoué la région du Sahel. Elle a mis en évidence la fragilité des institutions du Mali qui a failli être emporté par l’offensive lancée par les groupes islamistes armés. Sa partition programmée a été stoppée par l’intervention militaire française.
La menace n’est pourtant pas pour autant définitivement écartée. A noter que le Premier ministre s’est entretenu, hier, avec les présidents français et malien et le secrétaire d’Etat américain.
Des entretiens qui ont dû porter sur la situation au Mali et la situation d’instabilité dans la région du Sahel sur fond de la dernière attaque d’Agadès.
Le rôle de l’Afrique dans la résolution de la crise malienne est fondamental. L’Algérie le lui a rappelé. «L’implication de l’Afrique est fondamentale dans toutes les phases du processus de résolution de la crise malienne, qu’il s’agisse du processus politique, du dialogue et de la réconciliation nationale, des élections ou de la mobilisation du soutien de la communauté internationale», a souligné Abdelmalek Sellal dans son intervention sur le thème «l’Etat de la paix et de la sécurité en Afrique» prononcée dans le cadre du 21e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine qui se tient à Addis-Abeba en Ethiopie.
Le représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a relevé avec satisfaction que «les progrès dans l’application de la feuille de route de la transition, ainsi que la constitution de la Commission de dialogue et de réconciliation constituent des développements encourageants» a recommandé «de veiller à mener à bien ces processus dans l’observance des principes de rejet catégoriques du terrorisme, ainsi que de la garantie d’inclusivité et de recherche active de réponses effectives aux revendications légitimes des populations du Nord dans le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale de la République du Mali».
D’autres pays de la région, à l’instar du Niger, demeurent sous la menace des groupes islamistes armés. Une autre préoccupation pour l’UE.
Les récents attentats qui ont ciblé le Niger ont été fermement condamnés par l’Algérie qui a été, rappelons-le, ciblée elle aussi à travers la tentative de prise d’otage du site gazier de Tiguentourine (In Amenas). Ces attentats «renforcent notre détermination à lutter, sans relâche, individuellement et collectivement, contre le fléau du terrorisme et ses ramifications avec le crime organisé» a indiqué le chef de l’Exécutif algérien qui a exprimé l’entière solidarité de l’Algérie «avec le peuple frère du Niger et de son gouvernement».
Le Premier ministre a dénoncé par ailleurs, «les phénomènes de recours à la violence en tant que moyen d’expression politique et l’accès au pouvoir par des voies non constitutionnelles». Elles «continuent à nous interpeller, comme l’illustre le cas de la République centrafricaine» a-t-il déploré tout en relevant les développements «positifs» enregistrés par la République démocratique du Congo (signa- ture, le 24 février 2013, de l’accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RD Congo et la région des Grands Lacs), que les chefs d’Etat de la région, se sont engagés à veiller à mettre en oeuvre cet accord. En ce qui concerne la Somalie, autre foyer d’instabilité politique, le processus engagé par les autorités de ce pays pour bâtir ses institutions et relancer les tâches considérables de reconstruction… pour promouvoir des relations de coopération de bon voisinage «mérite plus que jamais les encouragements et le soutien de l’Afrique et de la communauté internationale» a indiqué Abdelmalek Sellal.