Crise malienne: négociez, prenez de la peine!

Crise malienne: négociez, prenez de la peine!

Décidemment, on ne se lasse pas de tout essayer pour sortir le Mali de sa crise et libérer son septentrion sous contrôle des islamistes depuis sept mois maintenant. Pendant qu’experts internationaux, africains et européens concoctent activement un plan d’attaque à Bamako, au Burkina Faso, on tente de nouer les derniers fils du dialogue.

Ce week-end, c’est Ouagadougou qui a servi de point d’attraction pour une opération de négociation avec des représentants de Ansar Dine, l’un des groupes armés qui entretient des liaisons dangereuses avec le mouvement Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le ministre malien en charge des Affaires étrangères était également présent dans la capitale burkinabè. La carte secrète du médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le président burkinabè Blaise Compaoré, est, visiblement, d’amener Ansar Dine à abandonner ses alliances avec Aqmi pour s’engager dans la recherche d’une solution politique à la crise malienne. Le jeu en vaut peut-être la chandelle, mais pour quel résultat ?

Difficile de pronostiquer dans une situation où toutes les initiatives semblent permises pour sauver le Mali sans trop de dégâts collatéraux. Les habitants du Nord du pays étant suffisamment déjà meurtris par une occupation barbare d’islamistes qui n’hésitent pas à leur couper les bras et à tout saccager, il ne faut surtout pas en rajouter en déclenchant une guerre qui partira dans tous les sens. En plus, il faut aussi prendre en compte le besoin de paix et de tranquillité de l’Algérie qui ne semble toujours pas très chaude pour la guerre au Nord-Mali. Alors tant qu’à faire, il vaut mieux proclamer officiellement qu’on va attaquer tout en jouant les dernières de négociation. C’est de bonne guerre après tout.