La Tunisie a affirmé hier son «attachement absolu» à la préservation de l’intégrité territoriale du Mali, après la proclamation par la rébellion touareg de l’indépendance dans le nord du pays, en proie au chaos, selon un communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères.
L’annonce de l’indépendance du Nord-Mali a été vivement condamnée par l’Union africaine (UA) qui a souligné notamment «le principe fondamental de l’intangibilité des frontières». Pour le président de la Commission de l’UA, Jean Ping cette annonce, «est nulle et sans aucune valeur». Il a indiqué dans un communiqué qu’il «appelait toute la communauté internationale à soutenir pleinement cette position de principe de l’Afrique».
Par ailleurs, M. Ping réaffirme en particulier le soutien de l’UA aux efforts de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) «en vue de prendre des mesures concrètes pour protéger l’unité et l’intégrité territoriale de la République du Mali, y compris par le déploiement de sa brigade en attente». Jeudi, les chefs d’état-major ouest-africains réunis à Abidjan ont élaboré un «mandat» pour une force susceptible d’être envoyée au Mali en pleine crise née du coup d’Etat militaire du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré. La proclamation de l’indépendance du territoire de «l’Azawad», faite par un porte-parole en France du MNLA, Mossa Ag Attaher, a été également rejetée par l’Union européenne (UE). «L’UE s’est prononcée clairement depuis le début de la crise en faveur de l’intégrité territoriale du Mali», a déclaré Maja Kocijancic, la porte-parole de la représentante de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Mme Kocijancic a, par ailleurs, exprimé le soutien de l’UE à «tous les efforts déployés par la Cédéao pour résoudre cette crise». De son côté, la Russie, a réaffirmé jeudi son soutien à l’intégrité territoriale du Mali et condamné les appels à la sécession dans le nord du pays, par le biais de l’émissaire du président Dmitri Medvedev pour l’Afrique, M. Mickhaël Marguilov. La situation au Mali s’est dégradée après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Touré : plusieurs régions sont tombées en trois jours aux mains du MNLA. Les voisins du Mali, membres de la Cédéao, qui ont imposé un embargo diplomatique et économique total au Mali, quelques jours après le coup de force, ont toujours clamé leur attachement à l’intégrité territoriale de ce pays. Ils envisagent d’y envoyer une force militaire de 2.000 à 3.000 hommes pour la préserver.