Crise Libyenne: l’Europe n’a toujours pas de position commune

Crise Libyenne: l’Europe n’a toujours pas de position commune

Le président italien Giorgio Napolitano, a affirmé lundi, que l’Union européenne (UE) n’était pas en mesure d’adopter une position commune à l’égard de la crise en Libye.

« Il nous faut souligner que l’Union européenne n’est pas en mesure de jouer son rôle comme il se doit dans les crises géostratégiques, comme ce qui se passe en Afrique du nord et en Afrique et notamment en Libye, où nous n’avons pas eu une position commune », a indiqué le chef de l’Etat italien, dans un message vidéo rendu public à l’occasion du Festival de l’Europe à Florence.

Napolitano a ajouté dan ce contexte, que « dans le cas où il n’y aurait pas une analyse et une évaluation communes, (de la crise dans cette région), il est difficile pour l’Europe d’avoir une vision commune ».

A cet égard, il a appelé l’UE à « s’imposer en tant qu’acteur dans le domaine de la sécurité internationale ».

Ici et là dans le vieux continent, les pays membres de l’UE, notamment les Etats influents ont géré la crise en Libye, et avant ce pays en Tunisie et en Egypte, mais aussi en Syrie et au Yemen, en faisant valoir leurs intérêts propres.

Ces pays se sont d’abord souciés de la question migratoire et sécuritaire, notamment en provenance de Tunisie, et aujourd’hui de Libye, mettant en question l’accord de la libre cirulation dans les 22 Etats membres de l’espace Schengen.

L’exode migratoire vers l’Italie des côtes tunisiennes en janvier et mars derniers, avait failli « faire exploser » l’accord de Schengen, créant des tensions entre Rome et Paris, apaisée quelque peu, après un sommet entre le chef de l’Etat français et le Premier ministre italien.

Lors d’une récente conférence à Palerme, (Italie) sur le partenriat euro-méditerranéen, plusieurs eurodéputés, ont affirmé que l’Europe n’avait pas fait grand chose pour les pays du sud de la Méditerranée, ajoutant que les pays du vieux continent n’ont couru que derrière leurs intérêts commerciaux et économiques dans cette région.

D’autres eurodéputés du centre et de la droite ont déploré le fait que l’Europe n’ait pas du tout prévu ce qui s’est passé dans certains pays de la région.

L’eurodéputé, Mario Mauro, membre du Groupe du Parti populaire européene (PPE) au Parlement européen, avait souligné dans ce sens, que « la nouvelle stratégie européenne doit être spécifiquement conçue sur la base d’un partenariat ouvert à tous les pays du sud de la Méditerranée »

Ce partenariat « doit être un modèle d’intégration qui nous permet d’atteindre les plus hauts niveaux de coopération dans un très large éventail de domaines » avec ces pays, a-t-il dit.

Face à la crise libyenne, les pays européens ont fait montre de division, dictée uniquement par leurs intérêts spécifiques dans ce pays et ceux qui se sont empêtrés dans cette crise, n’arrivent pas à s’en sortir

Pendant que l’Union africaine appelait à une solution politique en libye, les deux pays qui ont reconnu l’opposition libyenne (la France et l’Italie), et qui avaient reçu en grande pompe le leader libyen, Mâammar El Gueddafi, il y a une année, appelaient aujourd’hui, à son départ.

Le crise libyenne qui continue de faire des dizaines de morts, est utilisée par certains partis politiques de droite en Europe en tant que gisement électoraliste face à la montée du populisme qui joue sur la xénophobie, selon de nombreux analystes politiques européens.