Crise libyenne : Ça se complique !

Crise libyenne : Ça se complique !

Tripoli et Benghazi, les deux sœurs ennemies, tentent chacune de créer des scissions chez l’autre et de susciter des retournements d’alliances.

Kadhafi qui est disposé à organiser des élections, à condition que cessent les frappes aériennes des pays de l’Otan, selon le président nicaraguayen Daniel Ortega, hausse le ton. Il menace de s’allier aux sympathisants du Groupe islamique armé combattant libyen, installés à l’est du pays pour mettre fin au conflit actuel avant la fin de ce Ramadhan.

Seif El Islam affirme dans une interview au New York Times, que sa famille a scellé une alliance avec Ali Sallabi, décrit comme le « vrai chef » de la rébellion et le « guide spirituel » des islamistes libyens, ceux-là mêmes qui seraient derrière l’assassinat du général Abdel Fattah Younès, le commandant militaire du Conseil national de transition, le dernier obstacle à leur projet de créer une armée parallèle à celle qui combat les forces de Kadhafi.

« C’est pour en finir avec les libéraux qui devront fuir ou être tués. Nous y veillerons », dit-il, n’excluant pas de voir la Libye ressembler à l’Iran ou l’Arabie Saoudite. Selon Seif al-Islam, les islamistes sont «les véritables forces sur le terrain» et les pays occidentaux devront négocier avec eux. «Je sais que ce sont des terroristes. Ils sont sanguinaires. Ils ne sont pas bons. Mais vous devez les accepter», dit-il promettant un communiqué commun entre le clan familial et les islamistes dans les prochains jours. Précision de taille : Ali Sallabi confirme l’existence de ces contacts en Egypte même s’il dément toute « alliance » avec les Kadhafi. Les rebelles qui sont fragilisés par leurs divisions et qui n’arrivent pas à réaliser une percée militaire majeure, au grand dam de la coalition de l’Otan, ne comptent pas lâcher prise.

Ils seraient en pourparlers avec d’ex-lieutenants de Kadhafi à Tripoli qui n’ont pas de sang sur les mains et des représentants de tribus. Comme pour « forcer » les habitants de Tripoli à la révolte, ils usent de stratagèmes. Comme le « piratage » avec l’aide de l’Otan, de Carthagène, un pétrolier de la General National Maritime Transport transportant 37 000 tonnes d’essence à livrer à Tripoli et le sabotage d’un pipeline dans la région de djebel Nefoussa qui alimente la raffinerie de Zawiyah, la seule encore en activité. Objectif : provoquer une pénurie d’électricité dans la capitale et un soulèvement. Ou encore la désinformation. Comme l’annonce de la mort de Khamis, le plus jeune fils de Kadhafi, dans un raid de l’Otan.