Crise libyenne, Bernardino Leon prépare un 4e plan de paix

Crise libyenne, Bernardino Leon prépare un 4e plan de paix
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Le Conseil de sécurité qui est prêt à user de sanctions contre quiconque chercherait à affaiblir la transition en Libye exclut, du moins pour l’heure, toute intention de la médiation d’imposer un accord qui n’aurait pas suscité une adhésion des parties et différents groupes en conflit.

Bernardino Leon, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Libye, qui s’efforce depuis le mois de mars d’arracher aux deux gouvernements et deux Parlements qui se disputent le pouvoir, un compromis « juste et raisonnable » pour mettre fin à la crise et parvenir à former un gouvernement d’union nationale, refuse de s’avouer vaincu. Tout en reconnaissant que « le chemin est toujours jalonné de difficultés » et que la situation en matière de sécurité reste « problématique », il reste optimiste. Comme il n’aura pas aujourd’hui, comme il l’espérait, des réponses au projet d’accord qu’il a soumis lundi dernier aux principaux acteurs de la crise -« les parties ont de sérieuses réserves sur certains aspects du projet », selon une de ses déclarations- il s’attèle à leur présenter un quatrième projet d’accord avec l’espoir d’avoir leur adhésion.

Le Conseil de sécurité qui est prêt à user de sanctions contre quiconque chercherait à affaiblir la transition en Libye exclut, du moins pour l’heure, toute intention de la médiation d’imposer un accord qui n’aurait pas suscité une adhésion des parties et différents groupes en conflit. « Il n’est pas question d’imposer quoi que ce soit. Nous sommes en contact avec les parties en conflit pour entendre leurs commentaires, et comprendre comment nous pourrons trouver un consensus », dit-il, ajoutant que « tous les acteurs sont très conscients qu’il n’existe pas de solution militaire ». Ces déclarations de Bernardino Leon, qui a pourtant fait part de son optimisme quant à une rapide solution en Libye, le 19 avril, laissent entendre que les négociations pourraient durer un moment. Le Congrès national général, le Parlement de Tripoli soutenu par des islamistes a rejeté « globalement et dans le détail » la dernière proposition de l’émissaire onusien qui fait la part belle à l’inviolabilité du processus démocratique et à la séparation claire entre les pouvoirs exécutif et législatif. « Nous exigeons de l’émissaire international qu’il réexamine ses méthodes de travail », déclare Omar Ehmedan, membre du CNG.

Fajr Libya, la milice qui domine la capitale a exigé tout simplement que l’ONU retire son envoyé spécial en Libye, qualifié de « conspirateur ». L’autre Parlement, celui qui siège à Benghazi, n’a pas applaudi, lui aussi, ce texte qui s’inspirant des discussions qui ont eu lieu entre les parties prenantes au conflit ces trois derniers mois, prévoit « des arrangements de sécurité et un partage du pouvoir politique ». Il a émis des réserves sur certains points. « C’est quelque chose à quoi on peut s’attendre dans des négociations si complexes, mais ces négociations sont en cours. Ce n’est pas le premier projet, et ce ne sera pas le dernier », indique Bernardino Leon.

Djamel B.