Crise en syrie Lavrov à Damas, la Chine envisage l’envoi d’un émissaire

Crise en syrie Lavrov à Damas, la Chine envisage l’envoi d’un émissaire

Le président syrien Bachar al-Assad a reçu mardi à Damas le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, au lendemain de l’échec du vote d’une résolution au Conseil de sécurité condamnant la répression en Syrie.

M. Lavrov a déclaré au début des discussions avec al-Assad que « chaque dirigeant dans son pays doit assumer ses responsabilités », selon l’agence de presse Sana.

« Nous souhaitons que les peuples arabes vivent dans la paix et l’entente », a ajouté le chef de la diplomatie russe, qui est accompagné de Mikhaïl Fradkov, chef des services de renseignements extérieurs russes.

M. Lavrov devait évoquer avec le chef de l’Etat syrien la mise en place rapide de « réformes démocratiques indispensables » en Syrie, où les violences ont fait plus de 6.000 morts depuis 11 mois, selon des ONG.

La visite du responsable russe intervient après le veto de la Russie et de la Chine samedi à l’Onu à un projet de résolution du Conseil de sécurité présenté par les Occidentaux et des pays arabes condamnant la répression de la répression en Syrie.

A la veille de son voyage à Damas, M. Lavrov a dénoncé la réaction « indécente et hystérique » de l’Occident après le veto russe et chinois.

La Russie insiste sur le fait que l’opposition syrienne « doit prendre ses distances des extrémistes armés », a précisé M. Lavrov.

De son côté, la Chine a espéré que la visite à Damas du chef de la diplomatie russe se révélerait « payante », Pékin continuant à prôner une « solution politique » pour mettre fin aux violences en Syrie.

« La Chine envisage de dépêcher un émissaire dans des pays de la région et (souhaite) jouer un rôle constructif pour une solution politique à la crise syrienne », a fait savoir mardi Liu Weimin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Pour leur part, les Etats-Unis ont émis l’espoir que M. Lavrov fasse « bien comprendre au régime » du président syrien combien il est « isolé ».

Dans ce climat de tension entre membres permanents du Conseil de sécurité, la Ligue arabe, qui a élaboré un plan de sortie de crise, a promis de continuer à travailler avec le gouvernement syrien et l’opposition en vue d’une solution politique à la crise syrienne.

« Nous continuerons à soutenir le rôle constructif et positif joué par la Ligue arabe », a assuré le porte-parole de la diplomatie chinoise. Sur le terrain, les violences se sont poursuivies, selon des sources des droits de l’homme.

Au moins 15 civils sont morts mardi dans des bombardements des forces syriennes dans la ville de Homs, où quatre soldats ont été tués par un groupe de déserteurs, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.

Les autorités syriennes se sont engagées mardi à poursuivre leurs « opérations » contre les « groupes terroristes » à Homs, haut lieu de la contestation, jusqu’au rétablissement de « la sécurité et de l’ordre ».