L’Egypte, la Tunisie, la Jordanie et le Yémen vivent tous, actuellement, le même scénario, a estimé hier Moussa Touati, président du FNA, joint hier par téléphone.
Cette vague de manifestations, dit-il, appelle au changement de régime, de système. «Ces peuples ne veulent plus de leurs chefs anciens. Ils sont en quête d’un nouveau staff, d’une nouvelle génération. C’est aussi ce que souhaitent les puissances étrangères, dont les Etats-Unis, qui ne veulent plus traiter avec l’ancien staff.
D’ailleurs, je soupçonne fortement ces puissances d’être impliquées dans ces manifestations car ce sont elles qui régularisent les pouvoirs dans le monde. Je pense que les casses, le pillage et les violences trahissent la présence d’une main qui ne veut pas laisser de traces», explique-t-il en soulignant, par conséquent, que ce qui se passe en Egypte, ce n’est pas un véritable soulèvement d’un peuple.
«Le peuple a le droit de protester, de revendiquer à la condition que cela soit sa volonté, qu’il ne soit pas influencé par une main étrangère. Par ailleurs, à propos du président Moubarak, le président du FNA dira qu’il n’a rien à voir avec l’ancien président de la Tunisie, Ben Ali, qui «a quitté le pouvoir précipitamment». «Moubarak préfère ne pas prendre les devants et attendre simplement qu’on lui demande de partir», estime-t-il. Allant dans la même direction, le PT par la voix de son secrétaire général, Louiza Hanoune, avait affirmé lors du second jour des travaux du comité central du parti qui s’est tenu à Zéralda, que ces pays, dont l’Egypte, ont appliqué à la lettre les dictées de l’UE et ne récoltent actuellement que les fruits de leurs accords d’association. «Le peuple égyptien est à la recherche de dirigeants intègres, capables de mener à bien leurs affaires, et, en revanche, n’ont pas besoin d’intermédiaires», avait-elle estimé.
Le MSP, toutefois, ne reconnaît pas, dans les manifestations qui se sont déclenchées en Egypte, une main étrangère. «Dire que derrière chaque manifestation déclenchée il y a une main étrangère, est dépassé. Le MSP considère que ce mouvement de contestation est tout à fait normal après 30 ans de dictature. Quant au pillage et expressions de violence dans les rues, ils sont certes condamnables, mais c’est une conséquence naturelle après des années de répression des libertés d’expression», soutient Mohamed Djemoua, chargé de l’information au sein du MSP. Aujourd’hui, reprend-t-il, les Egyptiens ne touchent pas plus de 50 dollars par mois. «Les Egyptiens se soulèvent surtout contre la pauvreté. Nous les soutenons entièrement dans leur quête de leurs droits et de leurs libertés», conclut-il.