Avec la perte de son triple A, la France vient de ce fait rejoindre l’Italie, l’Espagne, l’Irlande, le Portugal et la Grèce dans la liste des pays en danger économique. Ayant été une économie relativement solide, cette situation de la France renseigne à quel point l’Europe tout entière se trouve dans la zone rouge. Si les pays arabes ont eu leur printemps politique, le Vieux Continent, lui, aura apparemment son printemps économique.
Dans ce contexte de fragilité de la zone euro, on s’interroge si l’Algérie ne serait pas touchée par cette crise économique et financière qui secoue l’Europe? Certes, l’Algérie n’est pas isolée de ce qui l’entoure, donc son économie est exposée aux chocs externes.
Selon les statistiques des échanges de l’Algérie avec les principaux partenaires économiques, les pays de l’Union européenne restent toujours les principaux partenaires de l’Algérie, totalisant 53,78% d’importations et 45,69% d’exportations.
C’est dire une dépendance directe de l’économie algérienne à la zone euro, particulièrement la France et l’Italie frappées par la crise. En effet, l’Algérie sera inévitablement touchée par cette nouvelle tempête même si nos responsables font des déclarations rassurantes que notre pays est à l’abri de cette crise se basant sur le fait que ses placements des réserves de change à l’étranger sont sécurisés.

L’Algérie sera frappée par cette crise vu qu’elle exporte en dollar, monnaie de référence pour les hydrocarbures, et importe en euro, monnaie de paiement de la majeure partie de ses importations.
Sachant que l’euro connaît ces derniers temps une chute face au dollar, repassant sous le seuil de 1,27 dollar. Rien que pour l’an 2011, les exportations de l’Algérie avaient dépassé les 40 milliards de dollars dont les hydrocarbures représentent sa principale ressource de devises (97%). Pour plus de détails, 98% des exportations en devises se font en dollar et 60% des importations en euro.
La situation s’annonce encore alarmante avec la libéralisation des importations qui est pour l’instant en phase de négociation pour le démantèlement des barrières tarifaires avec la zone euro.
Cette crise financière en Europe aura des conséquences néfastes sur l’économie algérienne et du coup sur le citoyen, notamment avec la hausse des prix des produits importés d’Europe, à l’instar de ceux qui ne sont pas subventionnés par l’Etat. Le choc sera d’autant plus ressenti que la seule ressource en devise de l’Algérie est le gaz et le pétrole. Si dans les mois à venir la demande internationale de ces produits baisse, il faut craindre le pire pour notre pays. Rappelons que l’Algérie n’est ni un pays agricole ni industriel ce qui risque d’engendrer du chômage.
En outre, il est évident qu’avec l’absence d’une diversification de l’économie hors hydrocarbures, et la stagnation des investissements directs à l’étranger, l’Algérie n’est pas du tout à l’abri de la crise qui secoue l’Europe.