Avec la crise qui touche l’Espagne beaucoup d’Espagnols prennent aujourd’hui le chemin de l’émigration. Quelque 117 000 Espagnols ont quitté le pays durant les deux dernières années, selon les chiffres officiels, le pays renouant avec une vague d’émigration qui avait marqué les décennies de dictature franquiste (1939-1975).
En 2011, le solde migratoire de l’Espagne est d’ailleurs devenu négatif, l’émigration étant désormais supérieure à l’immigration. Les immigrés, dont une bonne partie est issue des anciennes colonies espagnoles en Amérique latine, ont été les premiers à perdre leur travail et à rentrer dans des pays aujourd’hui en pleine croissance. Face à un chômage qui frappe un actif sur quatre et un jeune actif de moins de 24 ans sur deux, les Espagnols qualifiés visent désormais les pays européens, mais aussi le Brésil ou le Venezuela. Mercedes Martin, 29 ans, en fait partie. Elle part en janvier pour le Brésil, espérant y développer son entreprise de marketing internet, plutôt que de chercher d’hypothétiques clients en Espagne. «C’est difficile, car ici les entreprises n’investissent pas. eIles ont très peur, font beaucoup d’économies sur les coûts, sur les dépenses», dit Mercedes, qui a déjà fait des voyages de repérage dans le pays. «Il y a beaucoup plus d’offres d’emplois là-bas pour les personnes qualifiées», remarque-t-elle, citant les besoins nés de l’organisation de la Coupe du monde de football de 2014 et des jeux Olympiques de 2016.