Loin d’affecter uniquement le français Total, la crise qui frappe le secteur du raffinage pétrolier touche tous les grands acteurs internationaux de la filière, engagés dans des politiques de réduction des coûts ou de cession ou de fermeture de sites pour tenter d’y remédier.
La publication des résultats des grands groupes pétroliers mondiaux a mis en lumière la crise profonde qui frappe le secteur du raffinage, illustrée en France par la crise sociale née dans les raffineries du groupe Total.
«La situation globale du raffinage aujourd’hui n’est pas bonne. Si vous regardez les comptes de toutes les majors, chez toutes, la division raffinage a perdu de l’argent», résume Colette Lewiner, directrice internationale énergie chez Cap Gemini.
Les causes de la crise sont clairement identifiées: la récession économique et la multiplication des mesures pour faire baisser la consommation d’énergie ont lourdement pesé sur le secteur dans les pays développés, où le raffinage est en surcapacité.
«Le problème, c’est qu’il y a beaucoup de raffineries qui sont situées dans ces pays, où la demande diminue, alors que la demande est forte dans des pays comme l’Inde ou la Chine», avance Mme Lewiner.
Conséquence immédiate pour les majors du pétrole: les divisions raffinage, au même titre que la baisse des cours du pétrole, ont plombé les résultats 2009. Le bénéfice annuel 2009 du britannique BP a ainsi chuté de 21,6%, celui de l’américain Exxonmobil de 57% et celui de l’autre britannique Shell de 69%.