La location n’est nullement perçue comme une solution à la crise du logement. Toutes les formules de logement introduites jusqu’ici favorisent l’acquisition de biens immobiliers.
Des millions de logements ont été construits depuis l’Indépendance aux quatre coins du pays. Plusieurs formules ont été lancées. Bien des facilitées ont été accordées aux citoyens par les banques pour leur permettre d’accéder au logement.
Mais la crise du logement est toujours là. La question qui se pose est de savoir pourquoi toutes les solutions envisagées n’ont pas eu l’effet escompté. La réponse est à chercher, peut-être, dans cette volonté de rendre tous les citoyens propriétaires de logements. Dans la plupart des pays du monde, la location est la règle.
Autrement dit, pour se loger, on loue. Bien évidemment, les prix sont raisonnables, car fixés en fonction des revenus de la population. En France par exemple, le loyer versé pour un logement social ne doit pas dépasser 30% des revenus du ménage. Chez nous, les choses se passent autrement. La location n’est nullement perçue comme une solution à la crise du logement. Toutes les formules de logement introduites jusqu’ici favorisent d’ailleurs l’acquisition de biens immobiliers. Mais avons-nous vraiment les moyens de doter chaque citoyen d’un logement propre à lui ? Non, bien évidemment, car la demande est de plus en plus forte et le prix de revient d’un appartement ne cesse d’augmenter. C’est cette situation qui a amené d’ailleurs les pouvoirs publics à limiter l’accès au logement social aux seules couches défavorisées. Pour autant, le problème reste posé, sachant que les bénéficiaires ne sont pas forcément dans le besoin.
C’est pourquoi les intervenants dans le secteur de l’habitat préconisent le recours à la location des logements sociaux au lieu de les céder. «Ainsi, seuls ceux qui sont vraiment dans le besoin vont y postuler. De plus, on évitera les émeutes qui se déclenchent à chaque fois qu’une liste de bénéficiaires est publiée», souligne-t-on.
Bien entendu, les prix de la location doivent être raisonnables et l’Etat devra aider directement ou indirectement les citoyens ayant de faibles revenus. Quant aux autres, ils pourront toujours choisir entre acquérir un bien immobilier ou louer, pour peu qu’il y ait un véritable marché de la location.
Sur ce registre, la création de sociétés immobilières spécialisées dans la location est vivement recommandée. Aussi la mise en place d’un office destiné à réguler le marché de l’immobilier en fixant les prix de la location, entre autres, est-elle suggérée par les professionnels du secteur.