La crise du logement est la principale cause qui pousse les jeunes Algériens à retarder leur mariage ou à rester célibataires parfois au-delà de 35, voire 40 ans.
Crise financière, crise du logement, de la carrière professionnelle, ou encore le refus d’assumer une nouvelle responsabilité ont concouru à une situation matrimoniale inédite en Algérie.
De ce fait, les raisons qui poussent les Algériens à repousser de plus en plus l’âge de leur mariage sont diverses et variées. Un phénomène qui prend de l’ampleur et qui commence à s’installer, ce qui ne manque pas d’inquiéter.
La crise du logement est le principal obstacle au mariage dans notre pays. Les familles n’acceptent pas aujourd’hui que leur fille s’installe chez la belle-famille et exigent un logement indépendant. N’ayant pas les moyens de s’acheter un logement ou de le louer, de nombreux jeunes décident de rester célibataires pour quelques années encore.
Et parfois cette période d’attente peut aller jusqu’à plusieurs années. Nacer, enseignant dans un CEM à Cheraga, a déclaré à ce sujet : «Je suis issu d’une famille nombreuse. Nous vivons tous dans un petit appartement avec un de mes frères mariés. Par conséquent, je ne peux pas songer au mariage pour le moment». Le cas de Nacer n’est pas isolé. Des milliers de jeunes Algériens à travers les 48 wilayas du pays vivent la même situation. Dans le passé, les «postulants» au mariage se contentaient d’aménager une chambre au domicile familial. Aujourd’hui, les mentalités ont changé, il n’est plus question pour la majorité des jeunes mariés de vivre avec les parents. «Les couples de nos jours ont besoin de plus d’autonomie et d’intimité, et rares sont ceux qui acceptent de vivre avec leurs familles», nous dit un vieux, dont le fils, fraîchement marié, s’est installé dans un appartement qu’il a loué.
Elle est révolue l’époque où les jeunes qui décident de mettre fin à leur célibat, peuvent vivre chez leurs parents en attendant de trouver quelque chose. Les jeunes gens d’aujourd’hui préfèrent construire leur vie dans leur propre appartement.
Mais la crise du logement qui se pose avec acuité dans notre pays ne leur facilite pas la tâche.
Il y a des milliers de jeunes Algériens, des cadres dans différents secteurs qui gagnent très bien leur vie, mais qui ne peuvent s’offrir un logement. Ahcène, 37 ans, fiancé depuis plus de deux ans, attend toujours la livraison de son appartement depuis plus de trois ans.
Halte aux extravagances
Afin d’encourager les jeunes à se marier, dans certaines localités de Kabylie, les comités de village décident de la dot et du trousseau de la mariée. Ainsi, en suivant les instructions de ces comités, toutes les mariées auront droit au même trousseau et au même nombre de voitures constituant leur cortège nuptial. Cette solution est dictée par le souci de redonner au mariage son cachet sacré et de mettre fin aux dérives ostentatoires de certaines familles. Ainsi, il n’y aura pas de disparités entre mariées issues de familles aisées et celles issues d’un milieu défavorisé. Et ce sont toutes les mariées, riches ou pauvres, qui pourront savourer la joie de leur cérémonie de mariage.
M. D
