Tous les indicateurs sont au rouge au sein du vieux parti. Cette fois, c’est au tour de Belayat, le coordinateur provisoire, d’enfoncer le clou en menant une nouvelle bataille contre un bon groupe de députés FLN.
Après sa décision d’annuler les élections du renouvellement des instances parlementaires et d’opter pour la désignation, des sources évoquent que la liste des heureux «désignés» est ficelée à moitié, le choix étant basé sur de nouveaux critères, comme l’ancienneté dans le militantisme et l’appartenance au parti, la discipline partisane, les compétences politiques et technocratiques.
Ces critères ont été suggérés pour éliminer de facto certains parlementaires qui ont usé de leurs pouvoirs financiers pour acheter des voix et influencer directement l’issue des urnes, sans que la direction politique du parti ne fasse le moindre geste.
Alerté par ces agissements, le BP a pris le taureau par les cornes, en informant le président de l’APN Ould Khélifa de la décision d’annuler les élections et d’opter pour la désignation des vice-présidents du bureau de la chambre basse, des présidents des commissions et leurs adjoints ainsi que des rapporteurs. 27 postes sont à pourvoir pour le moment, dont la liste finale pourrait être adressée vers la fin de ce mois à Ould Khélifa.
Cette décision a mis le milliardaire Djemai, un ancien député indépendant qui a rejoint le FLN tout récemment au temps de Belkhadem, dans une situation inconfortable, puisqu’il semble qu’il fut derrière toutes les polémiques qui ont secoué le bloc parlementaire du parti.
Ce dernier n’a pas caché sa colère, d’autant qu’il cherchait depuis des mois à vouloir prendre la présidence du groupe parlementaire à la hussarde en usant de moyens «illégaux», nous dit-on.
Une ambition politique freinée brusquement grâce aux avertissements du groupe du mouvement de redressement mené par Abada et Kara. Ces derniers avaient accusé Djemai et d’autres députés milliardaires d’avoir usurpé leurs places aux véritables cadres et militants du parti, écartés par l’ancien secrétaire général Belkhadem, dans l’examen des listes de candidatures à la veille des législatives.
Les redresseurs ont d’ailleurs mené une virulente campagne contre l’ex-SG pour ses accointances avec les milieux d’affaires, l’accusant d’avoir ouvert le parti et ses organes dirigeants à la «chkara» et aux «beggaras», sans aucune référence idéologique, juste pour pouvoir profiter de leurs soutiens financiers à l’occasion de la présidentielle de 2014.
C’est sans doute cette accusation que la plupart de ces députés «induoccupants »’ traîne depuis, donnant aux redresseurs du grain à moudre. Devenus par la force des choses partisans de Belkhadem, ils se sont rabattus sur Saïdani, autre richissime nabab et dinosaure du FLN, pour le pousser à prendre la tête du parti.
A lumière de ces développements, il apparaît que la convocation des membres du comité central pour une session capitale va s’éloigner encore davantage. Alors qu’elle était prévue pour le début du mois de juillet, soit avant le mois sacré du ramadan, des sources avancent l’idée d’une autre date, celle du mois de septembre prochain.
C’est du moins ce qu’a suggéré Belayat tout récemment dans ses brèves rencontres avec des hommes de la presse. A moins que des développements nouveaux n’apparaissent dans les prochaines semaines…
H. R.