Crise du chômage à Ouargla, Pas de répit pour la protesta au Sud

Crise du chômage à Ouargla, Pas de répit pour la protesta au Sud

Des centaines de jeunes chômeurs de Ouargla ont entamé cette année 2013 avec un sit-in de contestation pour le droit au travail, qu’ils ont observé hier dans le centre-ville.

C’est désormais une «tradition» ancrée dans le quotidien des jeunes chômeurs de Ouargla. Les protestations anti-chômage qui se succèdent dans cette région ne semblent pas connaître de répit depuis maintenant quelques années.

Ouargla, cette région connue pour être par excellence, la ville pétrolière phare du Ssud a vécu hier un autre mouvement de contestation conduit par ses chômeurs. D’après les dires de Tahar Belabès, porte-parole du Comité national pour la défense des droits de l’homme, des centaines de chômeurs ont entamé ce nouvel an 2013 par un rassemblement qui a bloqué le centre-ville durant la matinée d’hier.

Dans cette énième protestation contre le chômage, les jeunes chômeurs de cette région persistent et signent sur la légitimité de leur revendication au travail. Contrairement aux chômeurs qui relèvent des autres régions du pays, Nord, Est, Ouest, la situation du chômage revêt un caractère particulier chez les jeunes de Ouargla.

Selon Tahar Belabès, la récurrence des émeutes et autres mouvements de protestation anti-chômage dans cette région s’explique par le fait que «la situation soit tendue et délicate dans cette wilaya». Face à des esprits révoltés, les autorités locales se contentent de déployer des dispositifs sécuritaires pour bloquer les manifestations et contenir leur colère.

Plus qu’une réclamation d’un droit légitime au travail et d’une vie décente, les jeunes de Ouargla dénoncent la hogra, puisque malgré l’importance du marché du travail dans cette wilaya au vu, notamment du nombre de sociétés pétrolières présentes sur son sol, le taux de chômage reste des plus élevés dans cette wilaya.

Dans ce contexte, le Comité national pour la défense des droits de l’homme dénonce l’exclusion des jeunes de cette région, pourtant diplômés universitaires.

À l’argument des autorités locales qui expliquent ce phénomène par l’incompétence des jeunes pour assurer des responsabilités professionnelles dans ces entreprises, les porte-parole des jeunes de cette région répondent qu’il s’agit d’un «faux prétexte» puisque la moitié des protestataires sont des diplômés universitaires.

Les professionnels estiment que les recrutements dans un cercle fermé dans cette wilaya ne s’expliquent pas seulement par le piston et l’injustice, mais aussi «par un problème de difficultés d’utilisation des langues étrangères qui touchent les jeunes de cette région».

Les entreprises nationales et étrangères exigent souvent la maîtrise des langues étrangères, chose qui fait défaut chez ces jeunes protestataires. Une chose qui bien évidemment n’exclut pas leur droit à un travail en fonction de leurs diplômes et compétences… Quoi qu’il en soit, la crise du chômage est loin d’être régionale, elle est nationale et touche une bonne partie de jeunes algériens.

À travers ces mouvements de protestation qui ne concernent pas seulement Ouargla, ces jeunes rejettent une politique d’emploi qui a prouvé son échec et qui a fait beaucoup de victimes dans notre société. Les autorités publiques n’ont donc qu’à décider quand ils comptent réviser leurs copies.

Y.A.