Crise du carburant à Oran «Naftal abuse de son monopole et complique la crise»

Crise du carburant à Oran «Naftal abuse de son monopole et complique la crise»
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Ce sont des propos très critiques et alarmistes qui ont été tenus hier au niveau du siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens par les représentants de l’Union nationale des investisseurs propriétaires et exploitants de relais et de stations-services (Uniperst) concernant la crise du carburant à l’ouest du pays.

Lors d’une rencontre de concertation, les intervenants accusent : «Naftal abuse de son monopole, se considérant au-dessus de la loi et gère mal la crise en l’accentuant. Les gens paniquent et ne se contentent plus de faire le plein d’essence mais remplissent des bidons en plastique, alors que cela est interdit. C’est de la gestion anarchique. Tout ceci en raison d’une discrimination et d’un dysfonctionnement dans le dispatching du carburant.» On est, certes, bien loin des longues files d’attente au niveau des stations-services, et ce, non pas parce que le problème des capacités de stockage et de raffinage a été réglé et que tout est revenu à la normale, mais tout simplement parce que seuls des points bien précis disposent de carburant, essentiellement du super. Ce que justement dénonce Dahou Benabdellah, membre de l’Uniperst (Mostaganem) : «Si nous étions en période de guerre ou de catastrophe naturelle, comment aurions-nous géré cette crise ? Nous sommes à 40 kilomètres de la source d’approvisionnement, et cela ne nous a pas empêchés de subir cette crise du carburant. Nous n’avons pas eu d’explication de la part des dirigeants de Naftal ou de Sonatrach. Nous sommes censés être des partenaires. Il n’y a aucune concertation. Des personnes profitent de cette crise en bénéficiant de plusieurs rotations en approvisionnement. Il y a des wilayas qui sont privilégiées, aujourd’hui, on nous dit que le district est au niveau de la wilaya de Sidi Bel Abbès, alors que c’est Oran qui devrait avoir cette gestion. Ce que nous constatons, c’est que Sidi Bel-Abbès est la première servie. Autre constat grave : les halabas ont envahi la région de Sidi Bel Abbès et cassent l’économie nationale. » Allali Omar, représentant de l’Uniperst (Oran), dira qu’actuellement, à Oran, la situation est stable. «Là où le bât blesse, c’est qu’à l’agence d’Oran, on se comporte comme des épiciers. On a concentré toutes les quantités destinées pour Oran sur les points dits GD (gestion directe), notamment les stations El Bahia et celle du stade, pendant que les autres sont à sec. Nous attirons l’attention des autorités sur l’abus de monopole de Naftal, elle donne du carburant comme elle veut, à qui elle veut. Sur quel critère se base-t-elle ? Naftal à Oran ne gère pas bien cette crise et se croit au-dessus des lois». Les solutions que préconisent les représentants de l’Uniperst sont tout d’abord un dispatching équitable. Même si le problème réside dans les capacités de stockage et de raffinage, les représentants des propriétaires et exploitants de relais et de stations-services se disent prêts à recevoir des quantités moindres, l’essentiel est d’être approvisionné à temps et surtout équitablement. Toutefois, ils considèrent que «la crise du carburant n’est pas liée aux mauvaises conditions météorologiques qui n’ont pas permis l’accostage des navires qui approvisionnent la région en carburant. Les mauvaises conditions météorologiques ont de tout temps existé, pourquoi ce n’est qu’aujourd’hui qu’elles «créent cette crise ? Le problème est clair, soit la raffinerie d’Arzew n’a pas repris à temps, soit ils n’ont pas commandé le carburant nécessaire au moment voulu, le stock de sécurité a été épuisé mais personne ne s’en est aperçu à temps. Il est urgent de gérer le marché, de gérer la crise et d’informer les gens, et à partir de là, les citoyens réagiront avec raison car étant informés. Les gestionnaires ont fait le contraire, aggravant ainsi la crise et poussant les gens à faire le plein et à remplir des jerricanes d’essence. Il faudrait que des mesures d’urgence soient prises pour normaliser le marché d’une manière durable et stable et que Naftal respecte les lois et procède à un dispatching équitable». Un appel est lancé au wali d’Oran afin d’intervenir au plus vite pour régler cette crise créée, selon les intervenants, «par une mauvaise gestion de Naftal à Oran qui distribue inéquitablement le carburant, ce qui risque d’engendrer d’autres complications».

A. B.