Crise diplomatique : la France prépare une « riposte graduée » contre l’Algérie

Crise diplomatique : la France prépare une « riposte graduée » contre l’Algérie

Les relations franco-algériennes connaissent une nouvelle phase de turbulences. Mercredi 7 mai, la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a annoncé qu’une phase de concertation allait s’ouvrir au sein de l’exécutif en vue de réévaluer la stratégie diplomatique vis-à-vis de l’Algérie. Objectif : durcir éventuellement les mesures de riposte, face à une situation qualifiée d’« impasse ».

À l’issue du Conseil des ministres, Sophie Primas a précisé que le Premier ministre, accompagné des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, relancerait prochainement une série de consultations pour ajuster la réponse française. « Il est clair que les relations sont gelées. Nous devons réfléchir à la manière d’intensifier progressivement notre riposte », a-t-elle déclaré lors d’un point presse.

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Crise diplomatique : Paris envisage de durcir sa position face à Alger

Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Paris et Alger, alimentées par une série d’événements diplomatiques et politiques depuis l’été 2024. Le soutien affiché de la France à la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental a marqué un tournant : l’Algérie a rappelé son ambassadeur et le président Abdelmadjid Tebboune a annulé une visite d’État prévue en septembre.

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À ces tensions s’ajoutent l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et l’expulsion de plusieurs migrants en situation irrégulière, dont l’influenceur Doualemn, qui ont nourri une colère palpable à Alger. Des ministres français, tels que Bruno Retailleau et Jean-Noël Barrot, auraient évoqué un possible recours au « rapport de force ». Paris aurait également restreint l’accès à son territoire à plusieurs responsables algériens, affirmant vouloir protéger les intérêts français.

Paris et Alger à la croisée des chemins diplomatiques

Un léger détente diplomatique semblait s’esquisser fin mars, à la faveur d’un échange téléphonique entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, suivi d’une visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères le 6 avril. Cette initiative visait à ouvrir une nouvelle étape basée sur une relation équilibrée.

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Mais cet élan a été stoppé net. Le 8 avril, un cadre consulaire algérien a été arrêté à Paris, soupçonné d’implication dans une tentative d’enlèvement de « Amir DZ ». Alger a dénoncé une arrestation « humiliante », en violation des usages diplomatiques. En riposte, le ministère algérien des Affaires étrangères a expulsé douze agents français, accusant la France d’avoir sapé les efforts de réconciliation.

Cette nouvelle crise marque un recul préoccupant dans les relations bilatérales, que les deux capitales peinent à stabiliser malgré les appels au dialogue.