Le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie a été convoqué ce mercredi 27 août au ministère des Affaires étrangères. Il a été reçu par le directeur général des protocoles à la suite d’un communiqué de l’ambassade de France sur l’accréditation des agents diplomatiques et consulaires.
Le ministère des Affaires étrangères a vivement dénoncé les déclarations de l’ambassade de France. Il a jugé le communiqué inacceptable, tant sur le fond que sur la forme, et l’a qualifié de graves violations des règles diplomatiques.
Selon le communiqué du ministère, la déclaration présente une version faussée des faits et tente de faire porter au gouvernement algérien la responsabilité du non-accréditement de certains diplomates et consulaires français.
🟢 À LIRE AUSSI : Visa France : plus aucun rendez-vous disponible avant octobre 2025, que se passe-t-il chez Capago ?
Alger évoque une violation à la convention de Vienne de 1961
Du point de vue de la forme, le MAE juge que cette manière d’agir de l’ambassade de France en Algérie n’est pas tolérable « en ce qu’elle viole l’esprit de la lettre de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961« , lit-on dans le communiqué.
Par ailleurs, du point de vue du fond, le MAE a rappelé au diplomate français qu’il connaissait parfaitement les raisons de cette situation. Il a souligné que le non-accréditement des agents français en Algérie n’est intervenu qu’après que la France ait pris une décision similaire. De plus, Alger a insisté sur le fait qu’elle avait tenté, en vain, de résoudre le désaccord entre les deux pays à l’amiable.
Évoquant une stricte application du principe de réciprocité, le communiqué explique que le gouvernement français est responsable de ce blocage : « Depuis plus de deux ans, du refus d’accréditation de Chefs de Poste et d’agents consulaires algériens en France. En conséquence de cette situation, trois Consuls Généraux et six Consuls algériens n’ont pas reçu leurs accréditations sollicitées depuis plus de six mois« .
Alger dénonce la politique de bas de fer de Paris sur les visas et les accréditations
Le communiqué souligne que 46 agents diplomatiques et consulaires algériens n’ont pas pu prendre leurs fonctions en France, car les autorités françaises n’ont pas répondu à leurs demandes d’accréditation. Cette situation, « délibérément causée par Paris« , pénalise les Algériens vivant en France en impactant à la fois les services consulaires et la protection qui leur est due.
En conclusion, le communiqué insiste sur le fait que le diplomate français est conscient que la question des visas n’est pas uniquement liée aux accréditations, mais qu’elle est utilisée par son gouvernement comme un moyen de pression dans son conflit avec l’Algérie.
Le MAE ajoute qu’il observe « que le chantage aux visas continue de la part du gouvernement français. La première phase de ce chantage s’est achevée avec la dénonciation par l’Algérie de l’Accord algéro-français de 2013 sur l’exemption réciproque de visas aux détenteurs de passeports diplomatiques et de service. Aujourd’hui, les autorités françaises ouvrent une seconde phase qui concerne les passeports ordinaires qu’elles entendent gérer par le chantage, le marchandage et l’intimidation« .
🟢 À LIRE AUSSI : Tensions diplomatiques : la France réduit ses services consulaires en Algérie