Crise des otages au Mali et problème Syrien,Les explications de Medelci

Crise des otages au Mali et problème Syrien,Les explications de Medelci

Mme Navanethem Pillay, avec Medelci

L’ONU veut dépêcher à Alger un rapporteur sur la lutte antiterroriste et sur la torture.

La visite en Algérie du Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Mme Navanethem Pillay, la première en Algérie, intervient dans une conjoncture nationale particulière caractérisée par les réformes qui sont en préparation, dont la plupart ont un lien avec les droits de l’homme.

C’est ce qu’a indiqué lundi soir à Alger, le ministre des Affaire étrangères, Mourad Medelci. Lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec l’hôte d’Alger, Medelci a souligné que «beaucoup a été fait mais certainement beaucoup reste à faire dans le domaine des droits de l’homme en Algérie».

Répondant aux questions des journalistes, Medelci a abordé le dossier des otages retenus au Mali. «Pour nous, il reste encore quatre otages en détention». «Nous continuons à animer toute notre capacité et notre énergie pour que l’espoir ne soit pas déçu et nous n’excluons aucune hypothèse s’agissant de cette affaire» en allusion aux informations selon lesquelles le vice-consul à Gao aurait été tué. «Nous avons des informations régulières sur les conditions de nos frères diplomates. Leur situation n’a pas évolué depuis le début mais ils ne souffrent pas de problèmes de santé ni d’absence de médicaments», dit-il. «Les informations que nous avons aujourd’hui sont les mêmes que celles que nous avons eues depuis le début de la prise d’otages», dit-il. Interrogé sur la crise malienne et syrienne, il dira «Aussi bien la situation en Syrie qu’au Mali, nécessite une solution politique». Quant à Mme Navanethem Pillay, elle a rappelé qu’elle a soumis un rapport au Conseil des droits de l’homme où il était question «de la situation inacceptable qui prévaut au nord du Mali, un pays auquel il est quasiment impossible d’accéder étant donné qu’une partie est entre les mains des rebelles». Dans ce rapport, elle précise quil est également mentionné «le cas des otages algériens et le fait qu’une personne parmi eux a été tuée». Le ministre des Affaires étrangère est intervenu et a réitéré la position officielle. «Nous n’avons pas d’information ni de preuves matérielles pour confirmer que le vice-consul a été exécuté.

Nous sommes en train de parler en direct, les familles nous écoutent…», commente-t-il en apportant ces corrections. Sans revenir sur ses propos, l’hôte de l’Algérie, souligne: «J’ai fait appel à la communauté internationale pour dénoncer les violations qui ont eu lieu au Mali telles les privations de produits alimentaires, d’accès à l’eau.» Y aura-t-il une demande officielle de l’ONU pour permettre la visite du rapporteur sur la disparition forcée et la torture?

Mme Navanethem Pillay indiquera: «J’ai suggéré au ministre que soit honorée par le gouvernement la demande du rapporteur spécial de lutte antiterroriste faite en 2006 et d’autoriser également la visite de rapporteur spécial sur la torture». Toutefois, commente-t-elle: «Je suis ravie que le ministre des AE m’ait annoncé qu’il y a un groupe de travail qui sera reçu pour travailler sur la question des personnes disparues.» Medelci a réitéré ce qu’il avait dit en mai dernier lors de la présentation du rapport d’évaluation de l’Algérie à l’ONU à savoir que le pays prendra en charge la consolidation des droits de l’homme.

«Nous ne considérons pas cela comme un exercice qui nous a été imposé de l’extérieur mais comme un exercice qui met en valeur les efforts à accomplir et permet d’identifier les efforts qui restent à faire», a-t-il souligné. Selon Mme Pillay, le but de la visite est de savoir plus sur la situation des droits de l’homme en Algérie, quels sont les défis auxquels elle fait face et les efforts déployés, voire si elle est en conformité par rapport à ce qui se passe de par le monde dans ce domaine et éventuellement apporter une assistance technique en la matière. Cette visite, fait-elle savoir, vient à point nommé car beaucoup de changements interviennent à l’échelle nationale et internationale en matière des droits de l’homme. Au cours de sa mission, la Haut commissaire aux droits de l’homme rencontrera les ministres de la Justice, les présidents du Sénat, de l’APN, de la Cour suprême, du Conseil d’Etat ainsi que le président de la Cncppdh, Farouk Ksentini et les organisations de la société civile dont SOS disparus.

La liberté d’expression et d’association figure parmi les préoccupations de l’invitée du gouvernement. S’enquérir de la question ayant trait à la lutte antiterroriste, les personnes disparues sont d’autres points auxquels s’intéressera la Haut-commissaire.

De son côté Mourad Medelci a précisé que «cette visite s’inscrit dans la continuité de l’évaluation du rapport officiel sur les droits de l’homme présenté par le pays».