La crise de panique (ou attaque de panique) représente une expérience stressante. Elle survient brutalement et atteint son pic en quelques minutes, provoquant une sensation de peur intense, de mort imminente ou de perte de contrôle totale, même en l’absence de danger réel.
Cette réaction n’est pas un simple stress ; c’est le déclenchement soudain et inapproprié du système d’alarme du corps (la réponse « combat ou fuite »). Le cerveau envoie un faux signal de danger qui entraîne une cascade de symptômes physiques impressionnants : palpitations cardiaques intenses, sensation d’étouffement, douleur thoracique, vertiges et tremblements. La personne a la conviction de faire une crise cardiaque ou de devenir folle.
Cependant, il faut distinguer l’attaque de panique isolée du « trouble panique ». Le trouble se caractérise par la répétition des crises et, surtout, par le développement d’une « peur d’avoir peur », appelée anxiété anticipatoire. L’individu commence alors à éviter les situations où une crise pourrait survenir, impactant lourdement sa vie sociale et professionnelle.
Reconnaître les signes de la crise permet d’enclencher les bonnes stratégies, d’adopter les bons gestes pour reprendre le contrôle de la situation et de son corps.
Crise de panique : les causes biologiques et psychologiques
Les crises de panique ne proviennent pas d’une cause unique, mais d’une interaction complexe entre biologie, psychologie et environnement.
D’abord, il existe une vulnérabilité biologique. Une prédisposition génétique influence la réactivité du système nerveux. Des déséquilibres dans les neurotransmetteurs (comme la sérotonine et la noradrénaline) et une hypersensibilité du « centre de la peur » du cerveau (l’amygdale) abaissent le seuil de déclenchement de l’alarme.
Les facteurs psychologiques jouent un rôle central. Une période de stress intense, un deuil, un traumatisme ou un épuisement professionnel fragilise l’individu.
🔵 À LIRE AUSSI >> Mains et pieds toujours froids ? Attention, cela peut cacher la maladie de Raynaud
Le trouble panique implique souvent un mécanisme d’« interprétation catastrophique » : la personne interprète une sensation corporelle banale (un vertige, une palpitation) comme le signe d’un danger imminent (AVC, crise cardiaque). Cette appréhension engendre la crise, laquelle accentue la peur liée à la sensation.
Enfin, la consommation de stimulants (caféine, nicotine), le manque de sommeil ou l’abus d’alcool agissent comme des facilitateurs. Il est primordial d’exclure toute cause médicale (comme l’hyperthyroïdie ou les troubles du rythme cardiaque) qui imite les symptômes de l’anxiété.
Reconnaître les symptômes d’une attaque de panique
L’attaque de panique est une vague soudaine de peur intense qui submerge la personne en l’absence de danger réel. Elle atteint son apogée en moins de dix minutes.
La crise active en effet le système d’alarme « combat ou fuite » du corps, provoquant une cascade de symptômes physiques et psychologiques effrayants. La personne a alors peur de mourir, d’avoir une crise cardiaque ou de ne plus pouvoir se contrôler.

Photo by Pawel Czerwinski on Unsplash
Le diagnostic d’une attaque de panique repose sur l’apparition soudaine d’au moins quatre des symptômes suivants :
- Palpitations, battements de cœur accélérés (tachycardie).
- Transpiration excessive.
- Tremblements ou secousses musculaires.
- Sensation de souffle coupé ou d’étouffement.
- Douleur ou gêne thoracique.
- Nausées ou douleur abdominale.
- Sensation de vertige, instabilité ou évanouissement imminent.
- Frissons ou bouffées de chaleur.
- Paresthésies (engourdissements ou picotements).
- Déréalisation (sentiment d’irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi).
- Peur de perdre le contrôle ou de « devenir fou ».
- Peur de mourir.
Les crises de panique surviennent aussi la nuit (attaques nocturnes). Le patient se réveille brutalement en plein milieu de la crise, aggravant la confusion. Chez l’enfant, l’expression varie : il exprime souvent sa détresse par des maux de ventre soudains, des pleurs ou une anxiété de séparation intense, plutôt que par la peur de mourir.
Typologie des crises de panique
Les attaques de panique ne sont pas toutes identiques. La distinction clinique repose sur leur mode de déclenchement, un élément crucial pour orienter le diagnostic entre un trouble panique et une phobie spécifique.
L’attaque de panique inattendue (ou spontanée) définit le trouble panique. Elle survient « sans crier gare », sans aucun avertissement ni déclencheur identifiable. L’individu ressent la crise émerger brutalement alors qu’il était dans un état calme, par exemple en lisant ou même pendant son sommeil (attaque de panique nocturne).
🔵 À LIRE AUSSI >> Comprendre la pancréatite (aiguë et chronique) : causes, symptômes et traitement
À l’inverse, l’attaque de panique attendue (ou situationnelle) est provoquée par l’exposition (réelle ou anticipée) à un stimulus redouté. C’est le cas typique des phobies : une personne atteinte d’agoraphobie subit une crise dans un centre commercial, ou une personne souffrant de phobie sociale déclenche l’attaque avant une prise de parole.
Enfin, le Manuel MSD identifie une nuance : les attaques sensibles à la situation (ou à prédisposition situationnelle). Celles-ci ne surviennent pas systématiquement dans la situation redoutée, mais leur probabilité augmente fortement dans ce contexte.
Cette distinction est fondamentale : les crises attendues signalent souvent une phobie, tandis que la présence de crises inattendues est la caractéristique principale du trouble panique.
Le diagnostic : quand Consulter et à quels tests s’attendre ?
Le diagnostic d’un trouble de panique débute toujours par une évaluation médicale rigoureuse.
Premièrement, il faut écarter toute cause physique, car les symptômes des crises imitent sérieusement une urgence cardiaque. Le médecin prescrit alors un électrocardiogramme (ECG), des analyses de sang et des tests thyroïdiens. Ces examens permettent d’éliminer des pathologies comme l’hyperthyroïdie ou l’arythmie cardiaque, qui simulent les crises d’anxiété.
Une fois l’urgence physique écartée, le spécialiste recueille l’historique détaillé des crises (fréquence, durée, facteurs déclencheurs). La distinction du trouble panique repose sur les critères du DSM-5 (Manuel de diagnostic des troubles mentaux).
Pour établir ce diagnostic, la personne doit présenter des attaques de panique inattendues et répétées. Surtout, l’individu doit manifester une anxiété anticipatoire, c’est-à-dire la peur constante qu’une nouvelle crise survienne.
Cette inquiétude dure au moins un mois et conduit souvent à des changements de comportement (typiquement, l’évitement). La prise en compte de l’historique de vie affine ensuite le diagnostic.
Les options de traitement efficaces contre les crises de panique
La prise en charge efficace de la crise de panique repose sur une approche multimodale, combinant psychothérapie et soutien pharmacologique. La consultation précoce permet d’éviter la chronicisation des crises et d’accélérer le retour à une vie normale.

Premièrement, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) constitue le traitement de référence. Elle vise à identifier et à modifier les schémas de pensée erronés (l’interprétation catastrophique). Le thérapeute enseigne au patient des techniques d’urgence, comme la respiration abdominale ou la cohérence cardiaque, pour reprendre le contrôle du corps pendant l’attaque. La thérapie d’exposition aide, quant à elle, à désensibiliser progressivement les situations redoutées.
En outre, le psychiatre prescrit des antidépresseurs (ISRS, IRSN) en première intention. Ces molécules régulent l’équilibre des neurotransmetteurs, réduisant la fréquence et l’intensité des crises. Les anxiolytiques (benzodiazépines) restent réservés à une utilisation de très courte durée pour la gestion immédiate de l’anxiété aiguë.
L’hygiène de vie joue un rôle essentiel. La pratique d’un exercice physique régulier, une alimentation équilibrée et la suppression des excitants (caféine) renforcent la stabilité du système nerveux, participant activement à la réussite du traitement.
Gérer la crise : exercices de respiration et cohérence cardiaque
La crise de panique déclenche souvent une hyperventilation. La personne respire vite et superficiellement, entraînant une chute anormale du dioxyde de carbone (CO2) dans le sang (hypocapnie).
Ce déséquilibre chimique aggrave les symptômes physiques (vertiges, engourdissements, oppression thoracique), renforçant la peur et le cercle vicieux de la panique. Le but des exercices de respiration consiste à ralentir ce rythme et à rétablir l’équilibre gazeux.
🔵 À LIRE AUSSI >> Syndrome de Klinefelter : comprendre ses symptômes et ses traitements
Maîtriser son souffle est donc la clé immédiate pour calmer le système nerveux parasympathique et reprendre le contrôle de son corps. Voici quelques exercices de respiration pouvant être appliqués lors d’une attaque de panique
- Respiration diaphragmatique (abdominale) : Placez une main sur le ventre. Inspirez lentement par le nez en gonflant le ventre (non la poitrine). Expirez longuement par la bouche. Utiliser le diaphragme favorise la détente profonde.
- La Cohérence Cardiaque (5-5) : Inspirez pendant 5 secondes, puis expirez pendant 5 secondes. Maintenez ce rythme régulier pendant 3 à 5 minutes. Cette technique harmonise le cœur et le cerveau, réduisant l’état d’alerte.
- Technique 4-4-6 : Inspirez sur 4 secondes, retenez brièvement sur 4 secondes, et expirez lentement sur 6 secondes. L’allongement de l’expiration active le nerf vague et freine la tachycardie.
- Technique de distraction : Comptez chaque respiration ou concentrez votre esprit sur un objet environnant tout en maintenant une respiration lente pour détourner l’attention de l’anxiété.
L’apprentissage et la pratique régulière de ces méthodes vous offre des outils essentiels pour gérer les crises futures.


