Le prix du sac de ciment oscille entre 1 300 et 2 000 dinars le quintal dans toutes les villes du Sud. Certains projets d’utilité publique sont à l’arrêt tandis que d’autres d’ordre privé se poursuivent avec le surcoût que la crise a occasionné. Le mis en cause, toujours et encore : la spéculation.
Dans certaines villes, il n’y a même plus de ciment sur le marché. Les raisons sont multiples. Certains promoteurs que nous avons contactés affirment que cette réduction des quantités fournies est apparue en décembre dernier. Selon Khaloufi Mohamed, un représentant de l’association des promoteurs locaux « les quantités de ciments fournies à la wilaya de Tamanrasset ont commencé à baisser depuis déjà la fin de 2015 de presque la moitié ».
Ce que confirme par ailleurs, Ben Ali Said, un des grands promoteurs locaux et membre de la Chambre de Commerce de Tamanrasset qui, explique les raisons de cette pénurie par la spéculation exercée par certains promoteurs qui ont commencé à stocker les quantités mises sur le marché. Il affirme que le marché a été correctement approvisionné sauf que certains, ont fait circuler la rumeur selon laquelle le prix du ciment sera revu à la hausse dans la foulée des augmentations contenues dans la loi de Finance pour 2016, créeant de la sorte une situation de tension sur ce matériau qui interpelle, selon lui l’intervention du ministère du Commerce.
Il affirme tenir du responsable de l’office du commerce de Tamanrasset lui-même que les quantités fournies étaient suffisantes. « C’est une équation difficile » dit-il qui nécessite la diligence d’une commission d’enquête devant déterminer les anomalies dans la gestion de ce produit dans les régions su sud.
El Aid Koubay, un des opérateurs représentant des promoteurs de Bordj Badji Mokhtar confirme de son coté cette spéculation sur le ciment d’autant que le prix de sortie d’usine est multiplié par deux une fois le ciment arrivé sur le marché dans le grand sud.
En attendant que la situation se normalise, les projets de construction sont en souffrance, dans les seules villes de Ain Guezzam, Meniaa et Ain Salah l’on compte 17 projets à l’arrêt, lesquels projets d’utilité public initié en 2015 pour par les ministères de l’intérieur et de l’habitat pour améliorer le cadre de vie des citoyens notamment ceux des wilayas déléguées.
Ce qui a contraint les opérateurs engagés dans des chantiers en cours a se ruer sur le marché parallèle pour acheter le quintal à 1800 dinars voir plus dinars pendant que d’autres ont carrément suspendu les travaux dans l’attente d’une normalisation du marché.
Il ressort des déclarations que nous avons recueillies auprès des différents promoteurs que les quantités arrivées sur le marché entre décembre et janvier dernier ont été réduite de 25%, une situation qui pourrait compliquer davantage le secteur de l’habitat et des travaux publics dans le grand sud en cas ou, elle venait à perdurer surtout en prévision de l’été, période de grande demande sur les matériaux de construction.