Crise au Soudan : l’Algérie appelle à une réponse internationale face aux atrocités d’El-Fasher

Crise au Soudan : l’Algérie appelle à une réponse internationale face aux atrocités d’El-Fasher
DR

Lors d’une réunion urgente du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée à la situation dramatique au Soudan. L’ambassadeur d’Algérie auprès de l’ONU, Amar Benjamaa, a tiré la sonnette d’alarme face à l’escalade meurtrière dans la ville d’El-Fasher. Cette dernière est considérée comme l’un des derniers bastions du pouvoir central au Darfour.

Le diplomate algérien a qualifié les récents développements sur le terrain de « pas dangereux vers une partition du Soudan ». Il a dénoncé avec vigueur la création d’une « autorité parallèle » dans les zones contrôlées par les Forces de soutien rapide (RSF). Ces forces désignent un groupe paramilitaire accusé d’exactions graves contre la population civile.

🟢 À LIRE AUSSI : Inondations et risques majeurs : L’AADL déclenche son plan d’urgence

Un appel ferme à un cessez-le-feu immédiat

S’exprimant au nom de l’Algérie et d’un groupe d’États préoccupés par la dégradation de la situation humanitaire. Amar Benjamaa a insisté sur la nécessité d’un arrêt immédiat des hostilités dans la ville d’El-Fasher et ses environs.

Il a mis en garde contre la spirale de violence alimentée par les RSF. Il a donc évoqué des témoignages accablants sur les atrocités commises contre des civils sans défense.

« Les rapports qui nous parviennent d’El-Fasher sont horribles. Les civils sont traités avec une brutalité inhumaine par les Forces de soutien rapide », a-t-il déclaré.

Selon les informations relayées durant la séance, plus de 460 patients auraient été tués dans un hôpital de la ville, que les RSF ont ciblé.

Appel à la justice et à la responsabilité internationale

L’ambassadeur algérien a exhorté la communauté internationale à faire preuve de fermeté face aux crimes commis au Soudan. Tout en rappelant que ceux qui soutiennent ou financent les RSF portent une part de responsabilité dans les massacres en cours.

« Les auteurs de ces crimes doivent être traduits en justice. Le silence face à de tels actes revient à les encourager », a-t-il martelé.

Il a également souligné l’importance de protéger les civils et les travailleurs humanitaires, appelant à garantir un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire.

Une tragédie humanitaire en expansion

Les derniers rapports de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) font état de plus de 26 000 personnes déplacées en seulement 48 heures après l’assaut des RSF sur El-Fasher.

Les RSF ont déjà assiégé cette ville depuis quelques mois. Et aujourd’hui, elle fait face à une catastrophe humanitaire majeure. Cette dernière est marquée par les massacres, les pénuries et les enlèvements de médecins.

Pour l’Algérie, la priorité absolue reste la préservation de l’unité et de la souveraineté du Soudan.

« Ce qui se joue à El-Fasher dépasse une simple bataille militaire, c’est l’avenir du Soudan en tant qu’État uni qui est en danger », a conclu Amar Benjamaa.