Crise au sein du vieux parti: Avantage… Belkhadem

Crise au sein du vieux parti: Avantage… Belkhadem

Belkhadem semble avoir gagné une première bataille. En peu de jours, le secrétaire général du FLN a joué contre la montre, gagnant du temps, pour mettre hors-jeu toutes les vélleittés des contestataires, qui voulaient à tout prix organiser avant le 15 avril une session extraordinaire du comité central.

La pétition qui frôle le quorum est devenue pratiquement caduque, nulle et sans aucun intérêt. La loi interdit d’ailleurs à toute organisation politique de tenir des réunions ou congrès à caractère organique durant la campagne électorale. Belkhadem savait cela.

Mieux, il manœuvra dans deux directions pour retarder l’assaut des contestataires: la première en mobilisant les dizaines de mouhafeds, ses alliés par cooptation, car c’est lui-même qui les a nommés en dépit des recours et des critiques de la base. Ces responsables au niveau des structures régionales sont un atout indispensable pour créer un bouclier organique et éviter les dérapages au niveau des kasmas.

La seconde est de solliciter les démarches d’une troisième voie, celle dite de la sagesse, lancée par un troisième bloc du comité central, qui avouait que son objectif est de créer des passerelles de dialogue, sorte de bons offices pour entamer des pourparlers et trouver un consensus. En fait, les manœuvres de ce bloc étaient de freiner la déferlante de Haïchour et d’autres révoltés du CC, des ruses de guerre pour atténuer l’extraordinaire vitesse des contestataires au début de la rébellion contre le SG.

Ayant gagné une première manche, Belkhadem a désormais les mains libres pour se lancer dans la bataille électorale, jouant sa survie. Mais, même dans cette posture, il espère que ses détracteurs se lancent dans une autre bataille parallèle contre les listes FLN.

L’argument d’une défaite aux législatives pourrait être un formidable alibi et un bon prétexte pour entamer la prochaine session du CC, si Haïchour et son clan tombent dans le piège d’une contre-campagne. Récemment, l’ex-ministre s’est montré virulent en invitant ses partisans à voter les candidats FLN. Mais cela pourrait se retourner contre lui en mai prochain, lors de cette fameuse session du CC.

C’est sans doute cela qui va permettre à Belkhadem de trouver un peu de répit face aux crises intestines qui secouent les appareils de son parti. Il n’a qu’une seule stratégie: gagner le plus grand nombre de sièges pour sauver d’abord sa tête, et surtout crédibiliser davantage son ambition présidentielle.

H. R.