Des associations et des syndicats nigériens ont lancé mercredi un appel aux militaires au pouvoir, pour qu’ils « fixent « rapidement la durée de sa transition à la tête du pays et qu’ils organisent des élections dans les plus brefs délais.
« Si les militaires (au pouvoir) disent qu’il faut qu’on leur donne du temps, c’est une intention que nous ne cernons pas. Elle doit vite fixer la durée de la transition », a déclaré Lawal Tsayabou, coordonnateur du Réseau des ONG de développement et Associations de défense des droits de l’Homme et de la démocratie (Rodaddhd).
« La junte n’était pas intervenue pour assainir les finances publiques ou pour mettre en place un programme, mais seulement pour mettre fin à une tension politique créé par le président renversé Mamadou Tandja. Son agenda est d’organiser des élections libres », a insisté M. Tsayabou. Ce dernier a aussi appelé à ce que la transition soit menée de façon démocratique et non militaire. »Les militaires se sont déjà attribués tous les pouvoirs.
Le Premier ministre devrait par exemple être choisi par consensus et le calendrier de la transition doit être issu d’une concertation », a-t-il estimé. « Il faut qu’ils organisent dans un bref délai des élections et retournent dans leurs casernes. Les militaires ont été républicains. S’ils doivent s’éterniser au pouvoir, c’est faire retourner le Niger en arrière et ça, nous ne le leur pardonnerons pas », a-t-il averti.
Le président Mamadou Tandja avait été renversé le 18 février lors d’un coup d’Etat menée par des militaires se présentant sous une entité appelée « Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) ». M. Tandja a été « emmené » par des militaires qui ont ouvert le feu sur le palais présidentiel à Niamey, capitale du Niger.
Au lendemain du putsch, le CSDR a désigné un président, dissous le gouvernement, décrété un couvre-feu et annoncé la fermeture des frontières.