Une délégation malienne du Parti du rassemblement pour le Mali a fait la tournée, jeudi, des quartiers généraux de certains partis politiques algériens. Conduite par le conseiller personnel et spécial du président du parti, Cheikh Amar Diara, la délégation a été reçue notamment aux sièges du TAJ, du Front El Moustakbal, du FLN et du RND.
Les échanges, très amicaux, ont porté évidemment sur la situation qui prévaut au Mali et les perspectives qui sont offertes pour une sortie de crise. Il en est ressorti que le parti malien et ses vis-à-vis algériens sont en phase pour dire que la solution à la crise malienne passe nécessairement par une réconciliation nationale. Le TAJ du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a exprimé son soutien à une sortie de crise pacifique, articulée autour de la solution politique négociée et la réconciliation entre Maliens. Le Rassemblement pour le Mali a, de son côté, indiqué qu’il fonde beaucoup d’espoirs sur les élections pour un retour à la normale dans le pays. Pour le parti malien, les élections sont à même de redonner aux institutions politiques maliennes la force nécessaire et la légitimité qui permettront de dépasser la crise. Mêmes articulations politiques au siège du Front El Moustakbal où la délégation malienne a été reçue dans l’après-midi de jeudi. Belaïd Abdelaazi, le président du Front, s’est montré partisan de la réconciliation inter-maliens. Il a d’ailleurs appelé au dialogue entre les différents segments politiques actifs au Mali. Chez le FLN, le ton n’a pas varié. La position du FLN est celle défendue officiellement par l’Algérie, à savoir une solution pacifique qui préserve et les intérêts maliens et l’intégrité territoriale du Mali. Abderrahmane Belayat, qui coordonne le bureau politique du FLN, en attendant l’élection d’un secrétaire général du parti, a souligné son soutien à toute initiative susceptible d’aider à surmonter la crise en dehors des ingérences étrangères. Mais il semble, pour les Maliens, plus facile à envisager qu’à réaliser. D’ailleurs, la délégation du Rassemblement pour le Mali a avoué l’incapacité des instances politiques actuelles à régler la crise. La clé d’une solution pérenne passe, a-t-elle fait remarquer, par l’organisation d’une élection présidentielle en juillet prochain. Une perspective difficilement réalisable tant la situation reste toujours précaire au plan sécuritaire, notamment dans les territoires du Nord où la France et d’autres contingents africains sont en opération depuis plus de trois mois. L’ingérence étrangère est déjà là, même si le RND, qui a également reçu la délégation du parti malien, a appelé à une réconciliation nationale entre Maliens et qui bannit toute forme d’ingérence étrangère.
S. A. I.