Belkhadem vient de subir un nouveau revers. Cette fois-ci, un membre du BP, en l’occurrence Abderrahmane Belayat, s’est complètement démarqué de la position du SG sur la loi électorale.
La crise interne qui secoue depuis peu le FLN semble s’être installée dans la durée. Le nouveau mouvement de redressement hausse le ton. Ceux qui étaient unis il n’y a pas si longtemps contre Ali Benflis sont aujourd’hui devenus des ennemis déclarés. Le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, est aujourd’hui confronté à la plus grave crise depuis 2005, l’année où il prit les commandes du parti.
Le 9e congrès qu’il a dirigé de main de maître au début de l’année 2010 commence à peser lourd sur ses épaules. L’opposition représentée par des membres du gouvernement, d’anciens ministres et de caciques montre les dents. Elle marque de plus en plus sa différence avec le SG et soupçonne Belkhadem de rouler pour lui-même avec pour perspective les élections présidentielles de 2014. Abdelaziz Belkhadem observe un silence énigmatique depuis quelques jours. Il ne répond plus aux questions se rapportant à la crise et évite de parler publiquement de cette affaire qui prend de plus en plus les allures d’une conspiration. Le bras de fer qu’il a engagé contre les opposants a tourné court puisqu’il a fini par faire machine arrière, lui qui leur promettait de les traduire en conseil de discipline.
Il s’est finalement contenté de leur envoyer une simple «lettre d’avertissement» qui n’a pas vraiment l’air de calmer les ardeurs de ses adversaires. Et pour couronner le tout, Abderahmane Belayat, un de ses fidèles soutiens, a publiquement désavoué hier son SG lors d’une émission radiophonique. Il a tout simplement remis en cause la proposition faite récemment par Belkhadem de supprimer le mode de scrutin proportionnel. Belayat considère en effet que la loi électorale actuelle arrange grandement les affaires du FLN, tandis que Belkhadem veut réformer ladite loi pour barrer la route aux petits partis qui, selon lui, parasitent le débat politique. Serait-ce un nouveau front qui s’ouvre au sein même du BP ? Belkhadem donne aujourd’hui l’impression de naviguer un bateau qui dérive à la moindre alerte.
En attendant, l’opposition campe sur ses positions et demande de traduire Belkhadem en conseil de discipline. Elle a surpris par le discours très véhément de ses leaders, dont fait partie El Hadi Khaldi et Salah Goudjil, qui sont revenus jeudi dernier à la charge. Le premier affirme avoir «des preuves et des exemples concrets» concernant les violations par Belkhadem des lois et des règlements du parti. Le second, en revanche, qualifie Belkhadem de «dictateur qui refuse le dialogue et l’avis contraire». Deux grosses banderilles plantées sur le dos du SG du FLN qui pourraient faire mal à l’avenir.
Mahmoud Tadjer