Le mouvement de redressement du FLN a lancé un appel au Chef de l’Etat pour intervenir et mettre un terme aux dérives de l’actuel secrétaire général du parti.
Les chefs se succèdent aux commandes du l’ex parti unique, mais sans faire l’unanimité dans les rangs. Amar Saadani, qui a fait le forcing sur le Comité central pour se faire désigner à la tête du parti, est toujours sur un strapontin qui risque d’être éjecté à tout moment par le mouvement des redresseurs. Celui-ci n’en démord pas, il compte sur l’appui du président d’honneur, Abdelaziz Bouteflika, pour destituer Saadani du sommet de la direction du parti.
Dans une requête adressée, samedi, au chef de l’Etat, les redresseurs du FLN demandent à Bouteflika d’intervenir pour mettre un terme aux dérives de l’actuel secrétaire général qui embarque le FLN dans « une situation dangereuse», selon les termes utilisés par les frondeurs qui qualifient de « comédie de l’Aurassi » la dernière réunion du Comité central durant laquelle ont été désigné les membres du bureau politique.
Le clan des redresseurs grandit de jour en jour. Jusqu’à hier, on signale au moins 122 cadres du parti qui désavouent l’actuel Secrétaire général. Ces cadres, dans la requête adressée au chef de l’Etat, reprochent à la direction actuelle d’ouvrir le parti aux opportunistes et dénoncent sa démarche clientéliste qui vise à asseoir la mainmise sur les structures du parti.

Outre ces griefs retenus à l’égard de la direction du FLN, on reproche un penchant de certains membres du bureau politique à Benflis qui devra annoncer sa candidature aux élections présidentielles d’avril 2014. Pour eux, Benflis est un sérieux concurrent dans cette élection pour Bouteflika, bien que ce dernier n’a pas encore décidé, officiellement, s’il sera candidat à sa propre succession. Les redresseurs du FLN, à leur tête Abderrahmane Belayat et Abdelkrim Abada, reprochent également à Saadani d’embraquer le parti sur des positions non encore tranchées par les militants du FLN.
La fronde est actuellement divisée, mais les redresseurs ne désarment pas. Ils comptent aller jusqu’au bout, à l’éviction de saadani. Mais avant cela, il faut l’aval de la majorité des 340 membres du Comité centrale. Un exercice déjà engagé pour ramasser le plus grand nombre de signatures.
Mahmoud Chaal