Crise au FLN, Les présidentielles font monter la tension

Crise au FLN, Les présidentielles font monter la tension

Cinq mois après la destitution de Abdelaziz Belkhadem du poste de secrétaire général du Front de libération nationale, le parti fonctionne avec deux clans. D’une part, les redresseurs, de l’autre, le coordinateur du bureau politique chargé de gérer les affaires courantes du vieux parti.

Se déclarant victorieux le 31 janvier dernier après avoir réussi à se débarrasser de Abdelaziz Belkhadem, les redresseurs du FLN reviennent à la case départ maintenant qu’ils ont un nouvel adversaire.

Il s’agit du coordinateur du bureau politique du parti, Abderrahmane Belayat, chargé de gérer les affaires courantes, dont la convocation de la session du comité central en vue de l’élection du successeur de Belkhadem.

La semaine dernière, Belayat a entamé des consultations en présence des représentants des redresseurs, au siège central du parti à Hydra, en vue de bien préparer la prochaine session du comité central.

Les participants à ces consultations ont même élaboré un document portant sur les conditions que doivent réunir les candidats au poste de SG du FLN et des questionnaires ont été distribués aux militants du parti. Cependant, ce rapprochement n’a pas duré longtemps, en plus du retour de la violence au sein du vieux parti.

Dans ce cadre, une démonstration de force a été enregistrée samedi dernier dans la localité de Bousmail (Tipaza), quand les redresseurs de cette wilaya ont tenté d’entrer dans la salle où Belayat animait une rencontre avec des militants du FLN. Selon les premières informations, les redresseurs voulaient avoir des informations sur la distribution de 150 cartes d’adhésion au parti.

Il est à noter que Abderrahmane Belayat mène depuis quelques jours une campagne de «sensibilisation ». D’ailleurs, en moins de deux semaines il a animé des rencontres, notamment celles de Souk-Ahras, Tamanrasset et samedi dernier à Tipaza, sans inviter les redresseurs. Dans la localité de Bousmail, Belayat change totalement de langage.

Après avoir déclaré que les conditions étaient presque réunies pour l’élection du SG du FLN, il estime désormais que «ni le contexte ni le temps ne sont en faveur de la tenue d’une session pour l’élection d’un nouveau secrétaire général», ajoutant que le parti s’attelle actuellement à la «moralisation» de l’action politique.

Selon le coordinateur national du FLN, ce meeting, qui a connu «quelques tiraillements», est inscrit au titre d’une communication institutionnelle transparente sur la situation interne du parti, de même que sur le contexte interne et externe que traverse le pays, avec les militants du FLN. Toutefois, il a réitéré la possibilité de la «tenue d’une session extraordinaire à tout moment, pour l’élection d’un nouveau SG».

Belayat a, néanmoins, estimé que la responsabilité incombant au FLN «nous a poussés à privilégier le rapprochement des points de vue des membres du comité central, l’aplanissement des différends et le dépassement des sensibilités », soutenant que le parti vit actuellement une «période de cohésion».

On peut dire que le FLN passe par la période la plus difficile, car à l’approche des présidentielles et en l’absence du Président Bouteflika il ne sait plus sur quel pied danser.

Dans ce cadre, Belayat dira que Bouteflika est le candidat du parti s’il décide de briguer un quatrième mandat mais ne dit rien sur l’autre hypothèse, le FLN sera tenu de présenter son nouveau SG.

Ainsi, tout l’enjeu est dans celui qui soutiendra le parti de la majorité lors des prochaines présidentielles et éviter le scénario de 2004 quand le parti était divisé entre le soutien de son SG de l’époque, Ali Benflis, et le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika.

Il est à noter que les fidèles à Benflis ne manquent pas au vieux parti, sachant que la participation de ce dernier aux élections présidentielles n’est pas écartée alors que Abdelaziz Belkhadem essaye de reconquérir le FLN. Dans ce jeu, Belayat veut tenir les commandes jusqu’au retour du Président Bouteflika au pays et l’annonce claire de sa position quant aux prochaines présidentielles.

N. C.