Ayant décidé de soumettre son mandat au vote lors de la prochaine session du comité central (CC), les adversaires de Belkhadem le soupçonnent de vouloir rééditer le scénario de la session du 15 juin et s’organisent sur le terrain. Quatre rencontres régionales (Est, Sud, Ouest et Centre) sont prévues à partir d’aujourd’hui, a révélé hier Mohamed Bourezzam, membre du comité central dans une déclaration au Temps d’Algérie, ajoutant que ces dernières seront couronnées par une rencontre nationale. «Celle-ci se tiendra entre le 20 et le 30 janvier», précisera notre interlocuteur. «Nous sommes en train de préparer les listes des membres et nous prendrons au cours de la rencontre nationale la décision qui s’impose», ajoute-t-il. Confiant quant au nombre d’opposants à Belkhadem qui prendront part à la prochaine session du CC prévue du 31 janvier au 2 février, M. Bourezzam dira que le nombre d’opposants à Belkhadem a dépassé largement les 220. «Aujourd’hui, Belkhadem qui n’occupe plus un poste de responsabilité au sein des institutions nationales est désavoué par tous. Il est désavoué par les membres du CC, les membres du gouvernement et ceux de son bureau politique», fait remarquer la même voix, affirmant que plus d’un tiers des membres du CC sont contre lui. «Les ministres aussi ont leurs amis (membres du CC) qui ne soutiennent plus Belkhadem», précise-t-il. A notre question de savoir comment il interprète la décision de Belkhadem de se soumettre au verdict de l’urne, Mohamed Bourezzam dira que le secrétaire général, lâché par tous, va sans doute rééditer le scénario du mois de juin 2012 en ramenant les «baltaguia» et les quelques parlementaires qui le soutiennent pour se sortir «en queue de poisson». Rappelant le fait qu’il ait recouru lors de la dernière session du CC au vote à main levée (plébiscite). «Mais cette fois-ci, qu’il fasse recours au vote ou pas, Belkhadem est partant, c’est une conviction», affirmera notre interlocuteur. Belkhadem lui continue de braver ses adversaires. Lors de la réunion du bureau politique avant-hier, le communiqué qui sanctionne ce genre de réunion habituellement signé par Kassa Aïssi porte cette fois-ci la signature de Belkhadem. Façon à lui de dire qu’il est toujours maître à bord, en témoignent ses réponses virulentes aux ministres qui lui ont demandé de démissionner. «La déclaration des huit membres du gouvernement et du comité central relève d’une position douteuse qui porte préjudice, notamment à la place et au rôle du parti», accuse-t-il d’emblée, tout en rejetant «dans le fond et dans la forme cette attitude contraire aux valeurs et à l’éthique du parti», précise Belkhadem qui, pour narguer davantage ses adversaires, disserte sur la place et le rôle du parti, «confortés par les derniers résultats remportés lors des élections législatives et locales de 2012», et rappelle à leur adresse que «le parti du FLN a adopté toutes les démarches et initiatives du président de la République concernant tous les domaines de réforme administrative, politique, économique et institutionnelle». «M. Belkhadem est le premier secrétaire général du parti à avoir affiché à maintes reprises son soutien à la candidature du président de la République pour un quatrième mandat» et «réitère sa position à chaque occasion», précise le communiqué comme pour dire que les «intentions de candidature» de Belkhadem avancées par ses adversaires ne tiennent pas la route. Ces adversaires comptent investir en masse la prochaine session du CC au cours de laquelle ils entendent destituer le SG «coûte que coûte». Qui aura le dernier mot ? Réponse le 31 janvier. Saïd Mekla |