La France a marqué une étape symbolique forte dans sa relation complexe avec l’Algérie. En participant officiellement au 64e anniversaire du massacre du 17 octobre 1961, le président Emmanuel Macron tente de relancer un dialogue diplomatique gelé depuis des mois.
Sur demande du président Macron, l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, a pris part ce jeudi 16 octobre 2025 à une cérémonie d’hommage aux victimes.
L’événement se tenait sur le pont de Bezons, près de Paris, un lieu emblématique où de nombreux manifestants algériens, qui protestaient pacifiquement, furent brutalisés, torturés, transférés dans des camps, tués ou jetés dans la Seine par la police française lors de cette journée noire.
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Rappelé pour consultations par le président Emmanuel Macron le 15 avril dernier – en riposte à l’expulsion par l’Algérie de 12 agents de l’ambassade et des consulats français –, Romatet est toujours à Paris. Sa participation à cette commémoration souligne l’effort de la France pour apaiser les tensions, malgré le gel diplomatique persistant.
France – Algérie : la participation de l’ambassadeur au 64e anniversaire du 17 octobre 1961, un geste pour relancer le dialogue gelé
La manifestation, organisée par le FLN (Front de libération nationale), dénonçait un couvre-feu discriminatoire imposé aux seuls ressortissants algériens. La répression, orchestrée sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon, s’est clôturée par un bilan tragique de plus d’une centaine de morts.
Par la présence de son ambassadeur, l’Élysée adresse un double message à Alger : celui de la reconnaissance renouvelée de la gravité des faits historiques et celui de la volonté de dépasser la crise bilatérale actuelle. « La France n’oublie pas ce jour sombre de son histoire », a affirmé l’Élysée, insistant sur la nécessité de sortir de la paralysie diplomatique.
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Ce geste mémoriel intervient dans un contexte de crise diplomatique aiguë entre Paris et Alger. Le dialogue est effectivement gelé depuis avril 2025, date à laquelle l’Algérie a expulsé douze agents de l’ambassade de France. Cette escalade avait entraîné le rappel de l’ambassadeur Romatet à Paris, qui n’a toujours pas regagné son poste à Alger.
Pour l’Élysée, la participation officielle à cette commémoration est un signal clair visant à « raviver » le dialogue. « Ce n’est pas un geste anodin », a souligné une source diplomatique, y voyant la preuve que la France « prend au sérieux la mémoire partagée et les blessures du passé, mais aussi qu’elle souhaite regarder vers l’avenir. »