CRISE ALGÉRIE – ESPAGNE : Voici comment le Maroc tient Sanchez en laisse

CRISE ALGÉRIE – ESPAGNE : Voici comment le Maroc tient Sanchez en laisse

Depuis juin 2022, l’Algérie et l’Espagne ont rompu leurs relations commerciales en raison du soutien que le gouvernement de Pedro Sánchez a apporté aux revendications du Maroc sur la question du Sahara occidental. Depuis, l’économie ibérique perd plus de 4 millions d’euros par jour. De plus, près de 130 000 entreprises espagnoles ont cessé toute transaction commerciale avec l’Algérie.

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Ainsi donc, le 8 juin de l’année dernière, L’Algérie a décidé de suspendre son traité d’amitié de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne après le revirement du Premier ministre, Sanchez, sur le contentieux du Sahara occidental en faveur du Maroc. Alger a également rappelé son ambassadeur à Madrid. Les sources officielles algériennes ont qualifié l’attitude de Madrid de « trahison historique ».

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Toutefois, la réaction algérienne qui se fait le plus ressentir dans la péninsule ibérique est sans doute le gel des échanges commerciaux, à l’exception des ventes de gaz. Selon les données officielles espagnoles « les pertes en exportations de juin à décembre 2022 avoisinent le milliard d’euros ». Aujourd’hui, cette barre symbolique devrait être allégrement dépassée.

Peut-on alors s’attendre à un prochain retour à la normale ? Les spécialistes du dossier pensent que l’espoir est mince. Voici pourquoi…

L’Espagne préfère perdre 4,4 millions d’euros par jour plutôt que de subir de nouvelles vagues de migrants venant du Maroc

Les sanctions commerciales imposées par Alger coûtent à l’économie espagnole environ 4,4 millions d’euros par jour. Cela a poussé des dizaines d’entreprises espagnoles à réclamer des dommages et intérêts au gouvernement de Pedro Sanchez.

Le premier ministre espagnole, Pedro Sanchez.

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez. © AFP — 2023

Madrid a alors demandé à la Commission européenne de venir en aide à ses entreprises en difficulté. Cependant, L’UE refuse de prendre parti, car, depuis le conflit en Ukraine, l’Algérie devient un partenaire incontournable pour les pays européens à la recherche de sources d’énergie alternatives. Lors d’une visite à Alger le 13 mars 2023, Josep Borrell, a invité à un apaisement entre les deux pays, mais son appel risque de tomber dans l’oreille d’un sourd.

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Intissar Fakir, chercheur au Middle East Institute, a déclaré à Al-Monitor : « Le conflit du Sahara occidental est un jeu à somme nulle ». « Le Maroc, explique-t-il, devient de plus en plus exigeant en matière de soutien à sa position sur le Sahara occidental, tandis que l’Algérie est inflexible quant à l’arrêt de ce soutien. » Les accords sur le gaz signés avec l’Italie « placent l’Algérie dans une position incroyablement forte vis-à-vis de l’Europe », souligne Alissa Pavia, chercheur à l’Atlantic Council.

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Alors, pourquoi Madrid persiste-t-elle à soutenir le Maroc malgré les pertes colossales que cela engendre aux entreprises espagnoles ? Mme Pavia explique que la principale motivation du gouvernement Sanchez est l’immigration clandestine. « L’Espagne préfère, estime-t-elle, essuyer une perte quotidienne de 4,4 millions d’euros plutôt que de risquer d’irriter le Maroc sur la question du Sahara occidental et de déclencher une nouvelle vague de migrants traversant ses frontières ».