Les habitants d’Akbou sont sortis hier dans la rue comme un seul homme. Ils exigent le départ des 23 élus, dont le maire, Abderrahmane Bensebaâ, lequel préside aux destinées de cette commune depuis au moins vingt ans.
Et pour appuyer cette action, initiée par le collectif des citoyens de la ville, les commerçants ont baissé rideau faisant d’Akbou une ville morte. Les raisons de la colère : une APC gelée depuis des années. La preuve : près de 600 milliards de centimes – 250 pour la seule année 2016 – n’ont pu être dépensés en raison précisément du blocage de cette assemblée communale.
Conséquences : 944 projets n’ont pas pu être réalisés au grand dam des administrés. Aussi, la population locale a le sentiment de vivre dans une commune théoriquement riche – un budget primitif 2016 de quelque 250 milliards de centimes – et de supporter en même temps les inconvénients d’une localité pauvre, qui vivrait de subventions d’équilibre.Un paradoxe, d’où le recours à la rue pour exiger du chef de l’exécutif l’ouverture d’une enquête et débloquer, dans la foulée, la situation en mettant fin notamment au mandat des 23 élus qui passe par une dissolution de cette APC, qui a véritablement fonctionné à blanc. Même si elle dispose de ressources qui font d’elle l’une des plus riches communes d’Algérie, l’APC d’Akbou a toujours été objet d’enjeux, qui échappent au citoyen lambda, d’où son instabilité chronique.
En plus du budget 2016, l’APC dispose d’un reliquat de 340 milliards de centimes. Le chiffre est excessif, il donnerait le tournis aux élus des communes pauvres en quête du moindre petit sou pour payer les factures de gaz et d’électricité, de faire des réparations dans les écoles primaires, ouvrir des bibliothèques, etc. Ceci pour dire que la crise qui secoue la collectivité ne date pas d’aujourd’hui. Elle a éclaté au lendemain des élections locales de 2012. Le hic, c’est que cette commune, qui n’a rien à craindre en matière de finances en raison de la présence sur son territoire de la zone d’activités de Taharacht où les entreprises dont certaines sont leaders et contribuent mensuellement à travers le paiement des taxes fiscales et parafiscales. Mais avec le blocage récurrent de l’exécutif communal, cet argent est rarement dépensé notamment pour la partie équipements.