Après que le Conseil de sécurité de l’Onu a réaffirmé l’obligation faite aux Etats membres de réprimer le financement d’actes terroristes et où l’Algérie n’a eu de cesse de réclamer à cors et à cris l’incrimination juridique, voilà que celle-ci entend saisir la commission des droits de l’Homme de l’ONU pour faire pression sur le dossier de la criminalisation du paiement de rançons pour appuyer la résolution 1904 qui, malgré tout, ne prévoit pas d’interdiction totale et inconditionnelle de cette pratique condamnable à plus d’un titre.
L’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1904 portant sur l’incrimination du versement de rançons aux groupes terroristes constitue un cadre juridique dont les décisions ne sont pas effectives.
Cependant devant la multiplication des enlèvements et des prises d’otages auxquels se livrent des groupes terroristes pour lever des fonds pour financer le terrorisme, l’Algérie mène, depuis plusieurs années, une campagne au niveau africain, pour preuve les deux dernières rencontres de chefs d’états-majors à Tamanrasset et Alger pour assurer la sécurité du Sahel d’une part et que le paiement de rançons soit criminalisé d’autre part.
Le protocole des Nations unies et la résolution de l’ONU sur la prise d’otages sont restés flous sur la pénalisation du paiement des rançons. Le président de la République, lors de son discours lors du Conseil de sécurité de l’ONU a appelé tous les Etats membres d’adhérer aux conventions et protocoles internationaux relatifs à la lutte antiterroriste.
Il a aussi appelé les nouveaux Etats membres à renforcer leur coopération et leur solidarité par le biais d’accords bilatéraux visant à prévenir et réprimer les attentats terroristes.
Des efforts considérables restent à déployer par la communauté internationale en vue d’éradiquer cette menace transnationale. Ce nouveau texte juridique a été proposé par l’Algérie, dont la diplomatie a déployé tous ses efforts pour sensibiliser ses partenaires et convaincre les membres du Conseil de sécurité. D’ailleurs, estime Alger, le paiement de rançons équivaut à une contribution au financement du terrorisme.
La démarche algérienne est passée par deux étapes avant d’aboutir au Conseil de sécurité qui a adopté la proposition, convaincu de la réelle menace terroriste sur laquelle l’Algérie n’a pas cessé d’alerter la communauté internationale.
L’Algérie a d’abord pris l’initiative de soumettre son projet à la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UA lors du 13e sommet de Syrte (Libye), en juillet dernier, qui l’a adopté avec une demande à la communauté internationale de criminaliser le paiement de rançons aux groupes terroristes avec un appel au Conseil de sécurité pour adopter une résolution contraignante et complémentaire de la 1373 et la 1267 de l’ONU.
Cette campagne de sensibilisation devait s’élargir au mouvement des Non alignés à Charm Echeikh qui vit l’adoption sur la base de propositions algériennes criminalisant le paiement des rançons. Il reste toutefois regrettable que certains pays européeens adoptent des attitudes complaisantes qui sont a contrario des engagements pris.
Les derniers enlèvements des otages au Niger et revendiqués par Aqmi font l’objet de tractations par Paris qui est entré en contact avec le groupe terroriste réclamant 20 millions d’euros selon l’AFP. La France n’avait-elle pas dit qu’elle ferait tout pour libérer ses ressortissants ? Et comme le dit si bien l’adage : « La fin justifie les moyens ».
S. H.
Par : Soraya Hakim