Creps de Séraïdi (Annaba) : Les travaux de restauration en mode “pause”

Creps de Séraïdi (Annaba) : Les travaux de restauration en mode “pause”
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“Le projet est totalement à la traîne. Sur les lieux, nous n’avons trouvé en tout et pour tout que deux brouettes réformées, un tas de pioches, deux gardiens et une douzaine de chiens qui veillaient sur le site.”

Une commission d’enquête de l’APW de Annaba, qui s’est déplacée récemment sur le site du Centre de rééducation physique et sportive (Creps) de Séraïdi, pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de réfection de cette infrastructure, a constaté que le chantier est à l’arrêt depuis des lustres. “Un constat des plus amers”, a tenu à dénoncer l’un des membres de ladite commission, qui a, à l’occasion, tiré à boulets rouges sur les responsables du secteur.

“Le projet est totalement à la traîne, a indiqué cet élu. Sur les lieux, nous n’avons trouvé en tout et pour tout que deux brouettes réformées, un tas de pioches, deux gardiens et une douzaine de chiens qui veillaient sur le site…” Ainsi, malgré les rallonges budgétaires, qualifiées de “faramineuses”, qui ont été accordées par le ministère des Sports pour la réhabilitation de ce centre, les choses n’avancent pas. Les travaux semblent être plutôt perpétuellement en mode “pause”.

Et dire que “lors de sa dernière visite sur les lieux, le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, qui avait accordé une importante enveloppe budgétaire supplémentaire pour la réhabilitation totale du Creps, avait exigé sa réouverture avant la fin de 2014”, s’indigne notre interlocuteur. Pour beaucoup de responsables et de sportifs locaux, qui partagent ce même avis, la livraison du Creps avant la fin de l’exercice en cours relève de l’utopie. Rappelons que le Creps, qui a été créé en 1964 par décret et qui a donc un demi-siècle d’existence, est une infrastructure destinée à la formation des sportifs de haut niveau.

Il est situé en pleine forêt à quelque 800 m d’altitude sur les hauteurs de Annaba. Ce site a déjà bénéficié de plusieurs enveloppes financières pour sa réhabilitation, en vain semble-t-il. Les dernières dotations, qui remontent à mars 2012 et septembre 2013, sont à elles seules évaluées à 50 et 136 milliards de centimes. Dépendant initialement du ministère de la Jeunesse et des Sports, le Creps de Séraïdi avait été affecté, rappelle-t-on, au début des années 1980, au ministère de l’Education nationale. Sa gestion par la direction de l’éducation de la wilaya de Annaba aura été un échec, puisque ses équipements ont périclité par manque d’entretien.

La décision de le restituer à son propriétaire légal, le MJS, n’a été prise qu’en mars 1999. Les travaux de réaménagement et de restauration pris en charge par ledit ministère, à travers le fonds national, et lancés en 2001, n’ont pas été menés à terme, comme on le constate. A signaler que la seconde phase des travaux n’a pas du tout été démarrée, à la suite de l’occupation du site par plusieurs familles forcées à l’exode en 2003 par les groupes terroristes, depuis leur village côtier de Aïn Barbar. Depuis, c’est la valse des budgets et des responsables…

B. B.