De nouvelles mesures ont été prises afin d’encourager les jeunes à investir dans la création de nouvelles exploitations agricoles. Des crédits, avec des taux d’intérêt bonifiés, leur seront alloués par la Badr, avec une norme d’un million de dinars par hectare. Les investisseurs dans ce secteur auront également des crédits pour l’acquisition du matériel nécessaire (tracteurs, moissonneuses-batteuses…).
Il s’agit essentiellement de nouveaux mécanismes de soutien financier aux nouvelles exploitations agricoles par le biais de la Banque de l’Agriculture et du Développement rural (Badr). Ces mécanismes consistent en quatre mesures.
«Il s’agit du financement de 20 000 nouvelles exploitations agricoles à créer sur une surface allant de 200 000 à 300 000 hectares avec une norme de un million de dinars par hectares alloués par la Badr. La deuxième mesure consiste en la bonification des taux d’intérêt. Il y a aussi les crédits fédératifs qui mettent en synergie les opérateurs économiques et les investisseurs dans le secteur agricole. Enfin, la mise en place d’un dispositif de garantie de l’agriculture dont la Badr a entamé la mise en œuvre en compagnie de la caisse de garantie de crédits à la PME», a expliqué, ce matin, Boualem Djebbar, P-DG de la Badr, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale.
Le montant global des crédits à octroyer par la Badr, dans ce cadre, atteindra donc 200 milliards de dinars, a-t-il précisé. Un Conseil interministériel est prévu lundi prochain pour définir toute la stratégie de la mise en œuvre des nouvelles mesures.
«Les propriétés privées ne seront pas exclues par les crédits bancaires, la bonification des taux d’intérêt et le dispositif de garantie. Le chiffre de 200 milliards de dinars est extensible et pourra être revu à la hausse, selon le nombre de projets à financer dans le cadre des nouvelles mesures. Le ministère de l’Agriculture aura à définir les critères d’éligibilité pour bénéficier des crédits», a encore souligné M. Djebbar. Les crédits seront «effectifs dès que les bénéficiaires seront retenus et ils pourront alors se présenter à la Badr pour bénéficier de leurs crédits», a-t-il précisé. La filière de la céréaliculture constitue une priorité. «Toute la filière sera concernée par l’accompagnement.
La production, la mécanisation et l’irrigation ainsi que les campagnes de moisson-battage. Il y aura des crédits de mécanisation relatifs à l’acquisition du matériel nécessaire», a encore affirmé le premier responsable de la Badr. En 2010, la Badr, a-t-il rappelé, a accompagné la céréaliculture d’un montant de 50 milliards de dinars pour des crédits de campagne à la fois aux agriculteurs et cinq milliards de dinars ont été alloués pour la mécanisation de la filière. Concernant le système du financement fédératif, M. Djebbar a expliqué que ce mécanisme consiste à allouer des crédits aux opérateurs (laiteries, transformateurs de tomates, abattoirs de volailles…) et ces derniers offrent la matière première et des aides financières aux agriculteurs. «C’est l’opérateur lui-même qui accorde des préfinancements à l’agriculteur contre un financement qu’il aura auprès de la banque. Le crédit dont il bénéficie lui permet de préfinancer l’agriculteur ou l’éleveur. Par exemple un propriétaire d’abattoir de volaille peut offrir des poussins et de l’aliment à des éleveurs, une laiterie peut offrir de l’argent à des éleveurs pour acheter des vaches laitières», a-t-il précisé.