Les crédits aux ménages ont connu une augmentation «appréciable», de l’ordre de 3,7% au premier semestre 2011. 74% de ces crédits sont destinés à l’immobilier. Ce sont là les chiffres donnés, ce matin, par un responsable de la Banque d’Algérie, qui a tenu à réaffirmer que la décision de suppression des crédits à la consommation est une mesure qui tend à préserver l’économie nationale.
Les crédits aux ménages ont connu une augmentation de l’ordre de 3,7% au premier semestre 2011. 74% de ces crédits sont des crédits immobiliers (contre 68% au deuxième semestre de l’année 2010). «On voit bien que les crédits aux ménages ont connu une nette augmentation, mais particulièrement les crédits immobiliers», a indiqué ce matin le directeur conseiller de la Banque d’Algérie, Djamal Ben Belkacem.
Interrogé sur la suppression des crédits à la consommation, et sur le fait qu’on ne laisse pas la sphère financière décider en fonction des besoins du marché national, il a expliqué que la suppression du crédit à la consommation est une mesure «législative» prise par les pouvoirs publics et non pas une décision de la Banque d’Algérie. «Personnellement je pense que la suppression des crédits à la consommation est une mesure de préservation de l’économie nationale», a-t-il estimé. «Il faut que le public se rende bien compte que nous sommes une économie extrêmement vulnérable. Nous dépendons à 98% des exportations des hydrocarbures.
Et point important encore, les prix du pétrole sont très volatiles sur le marché international», a-t-il souligné. «Aujourd’hui, le prix peut être à 100 dollars, mais il pourrait descendre à 40 dollars, comme ce fut le cas en 2009», a-t-il encore précisé. Ces 10 dernières années, il y a eu un emballement considérable des importations.
Or, pour importer, il faut de la devise. Par conséquent, M. Ben Belkacem suggère de prendre des mesures de manière que les importations ne s’emballent pas. Elles ont été multipliées pratiquement par cinq en 10 ans seulement. «Au vu de toutes ces données, je considère que la suppression des crédits à la consommation est une mesure de préservation de la stabilité économique nationale, d’une part.
D’autre part, il y a une inadéquation entre un modèle de consommation de biens durables qui sont importés et la structure de notre production. Donc, il faudrait adapter cette structure de consommation à la structure de la production», a expliqué M. Ben Belkacem.
«Mais surtout, c’est une mesure de préservation contre la volatilité des recettes des hydrocarbures», a-t-il ajouté. S’agissant du financement de l’économie, il a expliqué qu’il y a eu une hausse appréciable des crédits à l’économie, que ce soit de la part des banques publiques ou privées et vers le secteur public ou privé. Selon lui, l’Algérie fait partie des pays «émergents» et non «en développement» et fait partie des pays à forte augmentation des crédits à l’économie.
Madjid Dahoumane