L’Etat dope la demande mais pas l’offre. Il devra doper les deux car il y a un déséquilibre entre l’offre et la demande. Je n’ai rien compris», a insisté Larbi Chemmam, président de l’Union nationale des promoteurs immobiliers (UNPI).
Bien que complètement d’accord avec cette mesure portant sur le crédit immobilier à taux bonifiés, M. Chemmam souhaite qu’«il y ait plus de mesures à booster l’offre», en ajoutant que plus l’offre est importante, plus les prix des logements sont accessibles.
Pour lui, l’effet d’annonce sur l’entrée en vigueur des crédits immobiliers à taux bonifiés entre 1 et 3% a entraîné des problèmes de trésorerie aux promoteurs immobiliers -citoyens- qui accordent l’achat par crédit de biens immobiliers, «car les futurs acquéreurs de logements ont choisi attendre l’application des nouveaux taux pour introduire leurs demandes», a-t-il noté.
En juillet dernier, la loi de finances complémentaire 2009 complétée par l’article 75 de la loi n°09-09 du 30 décembre 2009 portant loi de finances 2010 a introduit un crédit immobilier à taux bonifié.
Le décret, publié au journal officiel du 14 mars 2010, a fixé les niveaux de bonification du taux d’intérêt des prêts accordés par les banques et les établissements financiers pour l’acquisition d’un logement collectif et la construction d’un logement rural par les bénéficiaires ayant un salaire de 15 000 DA (le SNMG, salaire national minimum garanti).
Pour la construction d’un logement rural, la bonification du taux de 1%, sur un an, est accordée aux revenus inférieurs ou égaux à 6 fois le SNMG donc 90 000 DA. Tandis que les bénéficiaires dont les salaires sont supérieurs à 90 000 DA et inférieurs à 180 000 DA profiteront d’une bonification de 3% annuellement.
S’agissant du logement promotionnel dans le cadre exclusif des formules soutenues par l’Etat, soit le million de logements, le taux bonifié de 1% est octroyé aux bénéficiaires ayant un salaire supérieur à 15 000 DA et inférieur ou égal à 90 000 DA, alors que le taux de 3% est accordé aux revenus supérieurs à 90 000 DA et inférieurs ou égaux à 180 000 DA. La différence entre les taux appliqués par les banques et établissements financiers ainsi que ces taux bonifiés est supportée par le Trésor public.
En fait, plus les capacités de remboursement du bénéficiaire sont importantes, plus le taux est élevé. Les plus bas salaires, donc inférieurs à 90 000 DA, sont ceux qui seront exclus d’emblée de l’avantage accordé dans le cadre de ce décret, puisque la plus importante part des salaires des Algériens se situe en deçà des 90 000 DA même s’il y a cumul de deux salaires.
Pour ce qui est des crédits accordés aux promoteurs immobiliers, M. Chemmam a indiqué que «cela n’est pas porteur si les conditions d’accès à ce crédit même à taux bonifiés sont draconiennes».
Fella Midjek