Mis à part les sujets ayant directement trait à l’ordre du jour de la tripartite, à savoir l’entreprise et l’investissement, Ouyahia a répondu à des questions qui vont de la situation en Libye et au Sahel au dossier de la réouverture des frontières avec le Maroc, en passant par les consultations politiques en Algérie, les médecins résidents, l’affaire Djezzy et l’exclusion de l’éventualité d’une amnistie générale au profit des détenus terroristes.
Des résolutions en faveur de l’entreprise et du climat des investissements en Algérie ont été adoptées à l’issue de la réunion de la tripartite qui s’est achevée tard dans la soirée de samedi à la Résidence El-Mithek d’Alger. Le lendemain matin, le Premier ministre Ahmed Ouyahïa, est revenu sur son sujet de la veille lors d’une conférence de presse où il s’est étalé sur les grandes décisions qui ont été prises dans ce cadre, et ce, tout en répondant à d’autres questions de l’heure d’ordre politique et social.
En effet, le chef de l’Exécutif a annoncé que dans l’immédiat il a été décidé la levée de la mesure prise dans le cadre de la LFC 2009 et largement contestée par le monde du business, à savoir le crédit documentaire.
Dans le communiqué final, il est mentionné que désormais «les entreprises de production de biens et de services pourront importer leurs équipements, intrants et autres produits destinés à la production, en ayant recours au paiement libre dans la limite maximale de 4 millions DA au lieu de 2 millions DA». Quant aux importations destinées à la revente en l’état, elles demeurent soumises au paiement par crédit documentaire, a-t-on précisé. A propos des petites et moyennes entreprises confrontées à des difficultés de remboursement de leurs dettes bancaires, «le gouvernement donne son accord pour participer au rééchelonnement des créances en défaillance». Cette mesure se traduit par l’aval que donne le gouvernement pour une participation du Trésor public à la bonification des crédits d’investissement destinés aux PME. A cet effet, il est demandé aux banques de maintenir le taux d’intérêt de 5,5% appliqué pour les crédits à l’investissement, tout en instruisant le Trésor public à prendre en charge une bonification de 2%.
En outre, a ajouté Ouyahia, les banques sont invitées à accorder un différé sur les crédits aux petites et moyennes entreprises exclusivement destinés à l’investissement. «Un différé qui s’étale sur 3 années sur les crédits d’investissements à moyen et long terme (5 à 7 ans), et 5 années sur les crédits à long terme (plus de 7 ans). Le Trésor public prendra en charge les intérêts intercalaires de ces périodes de différé». En annonçant ces mesures, Ahmed Ouyahia reconnaît que le Trésor public sera mis à rude épreuve, tout en estimant qu’un tel mal est bel et bien nécessaire.
Parallèlement aux dispositions annoncées pour le court terme, le conférencier a révélé que sept groupes et comités tripartites ont été mis en place pour présenter leurs conclusions et recommandations à la 14e session de la tripartite prévue pour la prochaine rentrée sociale.
Parmi les groupes de travail installés, celui qui s’occupera d’examiner l’environnement de l’entreprise et de dégager des recommandations est placé sous la coupe du Premier ministère, vue sa vitalité, a annoncé Ahmed Ouyahia. Mis à part les sujets concernant directement l’ordre du jour de la tripartite, c’est-à-dire l’entreprise et l’investissement, Ouyahia a répondu à des questions qui vont de la situation en Libye et au Sahel à l’éventualité de la réouverture des frontières avec le Maroc en passant par les consultations politiques en Algérie, les médecins résidents, l’affaire Djezzy et l’exclusion de l’éventualité d’une amnistie générale au profit des détenus islamistes.
Par Hafid Mesbah