Intervenant dans un contexte social plutôt effervescent, la 40e session de la conférence arabe du travail a entamé ses travaux hier à Alger. A cette occasion, Tayeb Louh, ministre du Travail, a été fortement interpellé par la cohorte de journalistes présents sur les actions de protestations que mènent les jeunes chômeurs du Sud, notamment au sujet de l’application de l’instruction du Premier ministre Abdelmalek Sellal pour l’emploi dans le Sud.
En marge de la 40e session de la conférence arabe du travail, rappelant que les walis concernés ont à charge de veiller sur l’application stricte de ladite instruction, le ministre indiquera, concernant la disparité des salaires, que le salaire d’un employé dans les entreprises en sous-traitance avec les grandes sociétés, ne doit en aucun cas dépassé les 20% par rapport à un employé au sein de l’entreprise-mère, lorsqu’il s’agit du même poste et de la même qualification. En outre, il fera savoir que les directeurs de wilayas du commerce concernés, étant habilités à la résiliation ou à geler des activités des sociétés contrevenantes, sont chargés de veiller à l’application de cette instruction. De plus, Louh a insisté sur la nécessité de conférer aux succursales bancaires à travers les wilayas des prérogatives leur permettant de prendre des décisions en matière de financement des projets pour les jeunes promoteurs dans la perspective de «gagner du temps». En relevant à ce propos l’impératif de décentraliser la prise de décision en matière de financement des projets destinés aux jeunes pour la création de micro-entreprises, ce qui viendra, poursuivra-t-il, soutenir les facilités accordées par les pouvoirs publics en matière d’emploi notamment dans les wilayas du Sud.
D’autre part, il est à souligner que les membres du gouvernement présents à l’ouverture de cette 40e session de l’OAT, notamment le Premier ministre Abdelmalek Sellal, s’est abstenu de faire la moindre déclaration à la presse, sans doute par crainte que soit abordée la situation impétueuse des protestations des jeunes chômeurs du Sud. La même attitude sera adoptée par le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Said.
Par ailleurs, prenant la parole à l’ouverture des travaux de cette 40e session de l’OAT, le ministre fera part à l’assistance de l’expérience algérienne en matière d’emploi. A ce sujet, il soulignera la tendance à la baisse du taux de chômage qui, actuellement, est situé à 10%. S’engageant ainsi à «poursuivre les efforts pour la réduction du taux de chômage notamment celui des jeunes».
Dans ce contexte, il dira que le Fonds monétaire international (FMI), dans son dernier rapport, prévoyait un recul du taux de chômage en Algérie à 9,3 % en 2013.
Une prévision qui, dira-t-il, a été faite sur la base de données concrètes que possède l’instance monétaire.
En outre, relevant la relation indéniable entre l’économie et le chômage, il réitérera sa conviction que seul un secteur économique concurrentiel demeure une source de création d’emploi qui, parallèlement à des formations répondant aux besoins du marché du travail, forcément diminuera graduellement le taux de chômage.
Par Lynda Naili Bourebrab