Création de partis,Amar Ghoul inquiète la classe politique

Création de partis,Amar Ghoul inquiète la classe politique
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Les partis de l’Alliance verte ont été tout retournés par «l’effet Ghoul»

Il a déjà le mérite, avant même la création de son parti, de secouer la classe politique.

Hier c’était Mme Hanoune qui accusait son projet «de parti insolite». Pour elle, il est «absurde» de croire qu’un seul parti puisse «rassembler les nationalistes, les islamistes, les démocrates, les libéraux et les socialistes». Les partis de l’Alliance verte (MSP, En Nahda et El Islah) ont été tout retournés par «l’effet Ghoul». A ce jour, ils n’ont pas fini de se tenir le ventre. Que s’est-il passé et vers quel projet politique se dirige l’ancien ministre des Travaux publics? Aux dernières législatives, les partis de l’Alliance verte étaient assommés par leur défaite au décompte final sauf à Alger où ils ont décroché la moitié des sièges. Leur tête de liste pour la capitale était Amar Ghoul. C’est à lui et lui seul que revient la victoire des 13 sièges sur 37. Pourquoi? Il a un charisme spécifiquement algérien! A le voir avec une rare ténacité sillonner les chantiers de l’autoroute qui traverse le pays d’Est en Ouest, les Algériens ont commencé à s’intéresser à lui.

Un «islamiste» qui s’investit totalement à son travail, un «islamiste» d’une redoutable compétence, un ministre «islamiste» qui fait trembler même les experts étrangers par ses ultimatums, un «islamiste» toujours bien mis dans son costume cravate, un «islamiste» qui parle la langue du peuple, tantôt en arabe tantôt en français, tout cela a fait en sorte que la majorité des Algériens se sont

retrouvés dans cet «islamisme»-là. Ghoul est docteur en génie nucléaire, diplôme qu’il a décroché en France. La précision était nécessaire pour ne pas confondre avec les douteux «douctours» qui fleurissent çà et là chez nous. Ghoul est aussi docteur d’Etat en génie mécanique. Ce bardé de diplômes, musulman comme l’ensemble des Algériens, adhère au Hamas dirigé à l’époque par feu Mahfoud Nahnah surnommé «l’alpaga» pour le costume cravate qu’il portait bien. Tout comme Amar Ghoul.

Nahnah avait le don de rassurer. Il avait le sourire facile. Il donnait de lui l’image de l’homme qui ne se prenait pas la tête. D’où son succès auprès de l’électorat algérien et la place qu’il a réussi à donner à son parti malgré la présence du FIS qui avait le vent en poupe à l’époque, faut-il le rappeler. Son amour pour la patrie et son nationalisme lui faisaient rejeter tous les extrémismes qui n’existent pas dans les «gènes» des Algériens. Il était de la trempe de Cheikh Bouslimani, un de ses adjoints, qui a refusé de servir de caution aux extrémistes qui lui demandaient une fetwa pour légitimer leurs exactions. Il en est mort assassiné. Tout indique que Ghoul est de cette lignée-là. De Bouslimani. De Nahnah. Les craintes de Mme Hanoune ne sont pas justifiées. Tout le peuple algérien est historiquement musulman. Il est tolérant comme le lui prescrit sa religion. La tolérance est la base même de la démocratie.

L’Algérien est pour une politique sociale sans le socialisme. Sans l’idéologie. Une politique très compatible donc avec les libéraux. La démarche de Amar Ghoul, si elle se confirme, de créer un parti rassembleur n’a rien «d’absurde» et risque même d’étonner plus d’un par l’ampleur que peut prendre une telle formation politique. Ce que demande Ghoul à ceux qui voudront le rejoindre est «d’aimer l’Algérie». D’être patriotes. Certains diront nationalistes. Peu importe. L’essentiel est d’aimer sincèrement son pays. Pas de faire semblant pour mieux le trahir. Pour le reste nous n’avons ni une tradition industrielle, ni celle d’un prolétariat ouvrier.

Quant à notre bourgeoisie très minoritaire, feu Ben Bella s’en est chargé dès 1962 en l’envoyant au «hammam». Ceci pour dire que nos libéraux ne traînent aucune idéologie. Ce ne sont que nos entrepreneurs. Le seul projet de société auquel les Algériens adhèrent, est celui «des bâtisseurs de l’Algérie moderne». Toutes «sensibilités» confondues!